Les livres avec Eulalie Par Eulalie | 17H00 | 23 septembre 2014
À 29 ans, Sonia Poli expose ses pétillantes illustrations entre Lille et Londres. Artiste indépendante, elle partage son bureau entre graphisme et dessin, évoluant entre un espace « carré et rangé » et un second, « fouillis et plein de bouquins ». C’est en 2005, lorsqu’elle part poursuivre ses études en Angleterre, après un BTS en communication visuelle à l’ESAAT de Roubaix, qu’elle se découvre une passion pour l’illustration. À l’université, elle rencontre des illustrateurs qui apprécient son travail et la poussent à développer ses recherches en dessin. C’est diplômée du MASTER d’illustration jeunesse de Cambridge, qu’elle retourne à son Nord natal.
De ces années passées entre France et Angleterre, entre graphisme et illustration, l’artiste garde le goût de la multiplicité des pratiques. Elle fait d’ailleurs aujourd’hui partie de deux collectifs artistiques, l’un français, « Pas besoin d’être 25 », l’autre anglais, le CIA de Cambridge. Parallèlement, elle développe à son rythme des projets autonomes, principalement tournés vers le livre. Auteure de textes – en anglais ou français – et d’images, Sonia Poli décrit le travail des deux comme complémentaire, simultané. Son univers ? La littérature de jeunesse. « Quand on parle de mon travail, on le définit nécessairement comme destiné à la jeunesse » révèle-t-elle. Et d’ajouter, enjouée, « Mais j’en suis contente, car cela veut dire que j’ai trouvé mon identité ». Ses illustrations, Sonia Poli les perçoit avant tout comme poétiques, capables de raconter des scénettes. Colorées, vives et mutines, elles ont quelque chose du théâtre de marionnettes, du film d’animation… L’artiste envisage d’ailleurs de créer ses propres courts métrages.
Pour construire les décors végétaux et fantaisistes dans lesquels elle aime situer ses personnages, l’artiste explore les jardins botaniques et, soucieuse de l’environnement, récupère aussi des objets, du papier ou encore des cadres, chez les particuliers ou Emmaüs, pour « leur donner une seconde vie et les rendre uniques » précise-t-elle. Amoureuse du surréalisme et des années folles, elle se plonge dans des photographies anciennes pour dénicher des attitudes, des motifs textiles, des formes de chapeaux… Les personnages nés de ces expéditions dans le passé constituent le point de départ des illustrations de la jeune femme. Puis, les éléments de ses compositions sont travaillés séparément et assemblés – manuellement ou sur ordinateur – pour former ce que l’illustratrice appelle des « peintures en volume ». Outre la publication de livres jeunesse, Sonia Poli a pour projet de développer ses créations et de les adapter à des supports et formats plus variés… Et pourquoi pas, produire des objets et des ouvrages tels que les motifs textiles, en lien avec ses multiples passions et inspirations. En illustration et pourquoi pas ailleurs, plus loin, la sémillante Sonia Poli semble cultiver l’art de (se) surprendre.
Article publié dans la revue Eulalie n°14 – octobre 2013
Caroline Pilarczyk
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