Petite histoire Par Julie Kiavue | 07H20 | 11 août 2014
Sabis, Vinchy, Bouvines, Azincourt, Denain… et ce n’est pas encore fini. Terre de conflits, le Nord – Pas-de-Calais était sur le devant de la scène en 1793 avec la bataille de Hondschoote. Explications.
Bataille d’Hondschoote, Boussod & Valadon, Wikimedias Commons.
Hondschoote, place forte de l’histoire de France ? Eh oui. Car en 1793, quatre ans après le début de la Révolution, la petite bourgade de Flandre est au coeur des débats, depuis qu’une coalition anglo-austro-prussienne met en danger divers points du territoire  Les coalisés font notamment le siège de  Dunkerque, cité convoitée par les Anglais. Des villages alentours, dont Hondschoote, sont occupés.
Du côté de Dunkerque, évidemment, on n’a pas très envie de se rendre. Louis Lazare Hoche organise la défense de la place. Il fait notamment inonder la campagne située autour de la ville. Il organise plusieurs sorties qui perturbent de plus en plus le siège des Britanniques. Pendant ce temps, le général Lazare Carnot déploie son armée du Rhin  et la confie à Jean Nicolas Houchard, général de la Révolution française. Objectif : venir au secours de Dunkerque et délivrer la ville.
Ainsi, le 6 septembre 1793, Jean Nicolas Houchard et ses 40 000 hommes s’avancent vers Dunkerque et Hondschoote. Plusieurs batailles ont lieu dans le secteur et c’est le 8 septembre 1793, dans la matinée, l’armée française se prépare à attaquer de front la petite bourgade qui nous intéresse, occupée par les troupes du Maréchal Freytag.  On vous épargne les détails, mais la victoire sera française, notamment grâce à la gendarmerie, un corps qui fait preuve de son extrême bravoure (la bataille d’Hondschoote sera par la suite inscrite sur leur drapeau). Les pertes sont à peu près égales de chaque côté : 4 000 hommes tués, blessés ou prisonniers.
Hondschoote réglé, restait Dunkerque. Sauf que le duc d’York, qui fait le siège de la glorieuse voisine et a évidemment eu vent de la série de défaites, décide de lever le camp. L’armée britannique s’enfuit en désordre sur Furnes, abandonnant drapeaux britanniques et hanovriens, canons et bagages. Dunkerque ne sera pas anglaise.
Après une série de revers, la victoire d’Hondschoote fait du bien au moral des Révolutionnaires. Mais pas forcément à  Jean Nicolas Houchard. Il a commis une erreur : ne pas profiter de la déroute ennemie pour  poursuivre l’armée britannique. En guise de remerciements, il sera décapité quelques semaines plus tard.
La bataille d’Hondschoote s’est déroulée au pied d’un moulin – reconstruit en 1993 à l’occasion du bicentenaire de la bataille – nommé moulin de la Victoire ou le Spinnewyn. Selon l’Office de tourisme de Pays du Lin « c’est lui le symbole de cette victoire. » Sur la place d’Hondschoote ainsi que sur la place de la Victoire de Dunkerque, sont érigées des statues de la Victoire. Tandis qu’à Paris, le nom du général Houchard est gravé sur un des pignons de l’Arc de triomphe.
Retrouvez tous les épisodes de notre séries Les Grandes batailles du Nord – Pas-de-Calais.
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