Dunkerque pour Vergriete, Roubaix et Tourcoing basculent à droite, notre point sur le second tour

Sale temps pour le PS dans le Nord – Pas-de-Calais qui perd plusieurs villes et non des moindres au second tour des Municipales. Parmi lesquelles : Roubaix et Tourcoing. Michel Delebarre à Dunkerque et Gérard Vignoble à Wasquehal, maires historiques, sont également battus. Tour d’horizon.

Dans les bureaux de la région, comme à Roubaix sur cette photo, c’est à droite qu’il fallait voter.

Session municipale historique pour le Nord – Pas-de-Calais. Plusieurs villes d’importance passent à droite, dont Roubaix et Tourcoing, en attendant une possible bascule de la communauté urbaine. Dans la région, le PS perd plusieurs autres villes : Saint-Omer, Béthune, Maubeuge, etc. L’impopularité de l’exécutif national n’explique peut-être pas tout, et nous y reviendrons ces prochains jours.

Lot de consolation pour le PS :  Douai, qui tombe dans son escarcelle. Le FN, quant à lui, n’a pas pris d’autres villes, mais a de solides terres d’implantation. Les Municipales 2014 auront été fatales à quelques vieux dinosaures. Parmi eux, Michel Delebarre et Gérard Vignoble. Justement, en parlant d’âge, à première vue, la moyenne d’âge de nos maires a dû considérablement chuter, mais on vous en reparlera également d’ici quelques heures.

Le second round est terminé :  désormais, tout va se jouer dans les agglos où se concentrent les lieux de pouvoir. En attendant, petit tour d’horizon.

Dunkerque : Patrice Vergriete confirme

Michel Delebarre aura donc fait la candidature de trop. Le sénateur est battu dans sa ville de Dunkerque, conquise en 1989. Le dissident Patrice Vergriete, 45 ans et divers gauche, a réussi son pari et lamine même celui qui était venu le chercher au début des années 2000. 55,53% contre 26,27%. Philippe Eymery, FN, perd un peu de terrain : 18,20% (contre 22% au premier tour). Suite des événements à la communauté urbaine, avec un Vergriete légitimé par les urnes et un Delebarre qui pourrait ne pas vouloir lâcher le morceau, même s’il sort considérablement affaibli de cette session 2014 où il a écorné son image. Lire également l’interview de Patrice Vergriete, réalisée alors qu’il pensait se déclarer candidat : « Dunkerque mérite autre chose ».

Tourcoing et Roubaix, deuxième et quatrième villes de la région, basculent à droite

Double sensation dans la métropole nord-est. Roubaix et Tourcoing basculent à droite. A Roubaix, Guillaume Delbar profite des divisions de la gauche et d’une campagne bien menée, même si l’écart avec le maire sortant, Pierre Dubois (PS), n’est pas énorme (un peu plus de trois cents voix). A Tourcoing, Gérald Darmanin confirme lui sa précocité : député et maire de la quatrième ville de la région à 31 ans. En face, Michel-François Delannoy, qui ne souffrait pourtant pas d’un mauvais bilan, peut tirer grise mine. A Tourcoing et dans une moindre mesure à Roubaix, le Front national n’a pas confirmé ses scores du premier tour. Ici aussi, combat de titans pour la communauté urbaine de Lille métropole, tenue par Martine Aubry. Lire également sur le Petit Théâtre de Martine Aubry : Qui à droite pour Lille Métropole ? . Retrouvez notre interview de Guillaume Delbar, il y a quelques mois : « Un maire ne représente pas un parti politique ».

Maubeuge, Saint-Omer, Hazebrouck et Béthune passent aussi l’arme à droite

Avec une campagne qui restera dans les mémoires pour un niveau… parfois de caniveau, Maubeuge passe également à droite, le député Rémi Pauvros étant battu par Arnaud Decagny, son jeune challenger de droite. Saint-Omer, également, après un intermède de six ans à gauche, repasse à droite dans les mains de François Decoster. Même schéma à Hazebrouck avec Bernard Debaecker, présenté comme sans étiquette mais plutôt à droite, tandis qu’à Béthune, le MoDem Olivier Gacquerre pousse Stéphane Saint-André, député, dehors. La gauche tenait la mairie depuis… 1977 ! A noter dans cette dernière ville, le score hallucinant du revenant Jacques Mellick : 28%, à égalité avec le maire sortant.

Des villes de moindre importance prennent cher également, quand on sait qu’elles étaient à gauche depuis des lustres : Bailleul, Loos-lez-Lille en sont deux exemples probants.

Lens reste au PS, mais à quel prix ?

Sylvain Robert s’en tire bien. Le successeur de Guy Delcourt, qui passait pour la première fois devant le suffrage universel direct, est élu. Il a certainement profité de l’alliance assez contre-nature entre Arnaud Sanchez, Sébastien Plociniczak et Sophie Gauthy, que l’on n’a pas vus en mairie dimanche soir, pour la proclamation des résultats. Pour rappel, le trio improbable comptait 5242 voix à la sortie du premier tour. Au second, il a perdu près de 1 000 voix. Le FN, en revanche, confirme ses bons scores dans le Bassin Minier, avec 24% (Hugues Sion gagne même 500 voix entre les deux tours). Les conseils municipaux promettent d’être animés.

Relire également : A Douai et Lens, les paroles d’hier ne valent déjà plus rien.

Douai penche à gauche

Comme à Lens, l’alliance contre-nature n’a pas séduit. Le duo  Françoise Prouvost-Marie-Hélène Quatreboeufs-Nikloswski, qui s’envoyait paître avant de se rabibocher pour le second tour, est dépassé par le socialiste Frédéric Chéreau (et perd également des voix entre les deux tours), qui met fin à plusieurs décennies de droite à la tête du beffroi douaisien. Qu’en pense l’UMP Jacques Vernier, qui ne se représentait pas ?

Marc-Philippe Daubresse, Laurent Degallaix, Martine Aubry, Gérard Caudron, Frédéric Cuvillier réélus

A Lille, Martine Aubry est réélue. Mais hier, ce n’était pas tout à fait la fête : la communauté urbaine pourrait basculer. Cette campagne est donc un échec pour elle. A Lambersart, Marc-Philippe Daubresse sauve sa tête contre son ancien premier adjoint, Yvon Cousin. A Villeneuve-d’Ascq, c’est plus simple pour Gérard Caudron à 58% des voix, et tout seul sans les écolos, SVP. Sans surprise, à Valenciennes et à Boulogne-sur-mer, les maires respectifs, Laurent Degallaix et Frédéric Cuvillier, en reprennent pour six ans.

A Calais, l’union de la gauche n’a pas fait chuter la droite

Natacha Bouchart était menacée par la gauche à Calais, depuis l’union de Jacky Hénin, l’ancien maire, et le député PS, Yann Capet. Elle se sort du piège pour entamer son second mandat.

Bruay-la-Buissière, nouvelle place forte du FN

Bruay-la-Buissière a intéressé Le Monde qui y a consacré un reportage cette semaine, pour comprendre le vote FN. Au second tour, si le PS Alain Wacheux est réélu, le FN est très haut : 40%. Le parti de Marine Le Pen est aussi très haut à Montigny-en-Gohelle, même si Emmanuel Rignaux n’a pas réussi à récidiver l’exploit de se trouver en tête au second tour (36% contre 42% pour le sortant, Bruno Yard).

A Wasquehal, Gérard Vignoble jeté dehors

Sévère défaite pour Gérard Vignoble, longtemps maire insubmersible de Wasquehal, désormais naufragé et troisième à l’issue du second tour. Deux listes divers droite précèdent l’UDI, inquiété par la justice. Stéphanie Ducret est la nouvelle première édile.

C’était plié au premier tour

Hénin-Beaumont, première ville du Nord – Pas-de-Calais Front National, c’était déjà la semaine dernière. Ce dimanche, Steeve Briois a été élu officiellement maire dans un hôtel de ville noir de monde et sous protection policière. A Arras, Liévin et Cambrai, pour ne citer que les plus importantes villes, on ne revotait pas non plus ce dimanche, les maires sortants l’ayant emporté haut la main il y a huit jours.

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