TGV NORD. En mai, la maire de Lille promettait des billets AR Paris le samedi à 20 euros le week-end. Quelques jours plus tard, la SNCF remballe l’annonce pour la renvoyer à une simple « promotion saisonnière ». Entre cafouillage médiatique et coup fourré politique, retour sur la polémique.
L’annonce d’un aller-retour vers Paris à 20 euros le week-end a fait naître une belle polémique. Photo : Baziz Chibane
On ne saura certainement jamais ce qu’il s’est passé. Lorsque le 21 mai dernier, Martine Aubry annonçait en trombe une nouvelle offre d’un billet aller-retour dans la journée de samedi depuis n’importe quelle gare TGV du Nord-Pas-de-Calais vers Paris à 20 euros (relire ici notre billet d’humeur d’une de nos consoeurs journaliste), tout le monde n’a pu que se féliciter d’une action qui allait dans le sens du « pouvoir d’achat » comme disent les politiques. Cette offre pérenne allait même avoir une petite soeur, un AR dans la journée du dimanche aux mêmes conditions (non échangeable, non remboursable) et au même prix, jusque la fin de l’été, en attendant de voir si la SNCF pourrait prolonger le dispositif. Le tout conforté par un communiqué du ministre des Transports, Frédéric Cuvillier.
A peine quelques jours après cette annonce tonitruante de Martine Aubry et ces billets à 20 euros, non seulement les usagers des autres régions ont réclamé le même traitement (et notamment l’AVUC 72, l’association des voyageurs usagers du chemin de fer de la Sarthe) mais la SNCF est revenue sur ses positions. Un communiqué du 28 mai tient à « préciser » la nouvelle offre, face à la déception des utilisateurs, notamment sur les réseaux sociaux: » Il s’agit d’une offre promotionnelle, motivée par l’anniversaire de la ligne, et non d’un nouveau tarif SNCF (…). L’offre est valable du 24 mai jusqu’à la fin de l’été. »
Le texte laisse quand même une porte ouverte sur l’éventuelle pérennisation de cette super promo : « Une fois les résultats de vente analysés et surtout en fonction de l’accueil que les clients lui auront réservé, SNCF pourra envisager son évolution plus rationnellement. » Et la compagnie ferroviaire de se gargariser d’une soi-disant nouvelle offre à 30 euros AR sur des parcours de maximum deux heures en TGV… Ce qui revient aux fameux Prem’s à 15 euros qui existaient déjà depuis quelques mois ! En tout état de cause, la zizanie a été telle que la société de chemin de fer a même consenti, une fois n’est pas coutume, à expliquer comment étaient calculés ses prix (à découvrir ici sur le site du Figaro).
ESBROUFFE POLITIQUE?
Comment a-t-il été possible que Guillaume Pépy, à la tête de la SNCF, Frédéric Cuvillier, ministre du transport et Martine Aubry, première dame de Lille n’aient pas été sur la même longueur d’onde à ce point? Est-ce que nos trois Nordistes (Frédéric Cuvillier étant l’ancien maire de Boulogne-sur-Mer et Guillaume Pépy, un ancien collaborateur de Martine Aubry) n’ont pas tiré des plans sur la comète politique ? Y a-t-il eu maldonne entre la SNCF Nord-Pas-de-Calais et la direction nationale? Ou ne s’agit-il tout simplement d’un coup d’esbrouffe politique à quelques mois des municipales, histoire d’attirer l’attention? Qu’on ait les réponses ou pas, toujours est-il que pour la rentrée, on n’a toujours pas trouvé de billets AR pour Paris à 20 euros…
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« Plus c’est gros, plus ça passe » semble être la phrase de cette fin de mandat de Martine Aubry : Le Naming (voir les propos d’Éric Quiquet), le TGV à 20 euros et pour le Grand Stade dont la Maire de Lille réécrit même l’Histoire comme dans le Monde du 27 août :
« À l’origine, je défendais l’idée d’un stade de 35.000 places. Pierre Mauroy, mon prédécesseur à la tête de la Communauté urbaine de Lille, voulait doter la métropole d’un grand équipement sportif et culturel de 50.000 places. Et il a eu raison. En février 2008, il a choisi le projet Eiffage car il était le seul à présenter un stade multifonctionnel avec la plus grande salle de spectacle couverte de France »
Comment peut-elle impunément mentir ainsi ?
« Parce qu’à l’origine, j’ai planté et me suis arcbouté jusqu’au Conseil d’État sur une rénovation de stade mal ficelée de 35.000 places, Pierre Mauroy … En février 2008, j’a choisi le projet Eiffage alors que Pierre Mauroy avait choisi Norpac (Bouygues) » eut été plus correct.