Le Petit Dico décalé du Nord - Pas-de-Calais Par Stephane Dubromel | 18 novembre 2012
Le petit dico décalé du Nord – Pas-de-Calais poursuit son exploration des trésors plus ou moins cachés de la gastronomie régionale. Après la carbonnade, c’est au tour de la reine des friteries, la bien nommée fricadelle, de passer sur le grill, ou plutôt de plonger dans la friteuse. Explications.
Photographe (et gastronome, car vous vous doutez qu'il en a profité pour la manger) : Stéphane Dubromel
Nom féminin. Sorte de saucisse de Morteau du Nord – Pas-de-Calais.
Comme dans le Nord, on a les spécialités culinaires que l’on mérite, la fricadelle est toujours restée cantonnée au rang de nourriture bas de gamme. La faute à un déficit de notoriété qu’un film parti pour être une petite histoire bien sympa qui devait rester dans un petit cercle d’initiés, a fait voler en éclats pour devenir un truc hype.
Dans le dit-film (Bienvenue chez les Ch’tis pour ceux qui n’ont encore pas compris), la fricadelle, on en parle. Seulement. On se demande même ce qu’il y a dedans. La réponse est que tout le monde le sait mais que personne ne le dit. Ce qui est suspect aux yeux des non-nordistes comme aux services de l’hygiène. Du coup la fricadelle, toute la France en parle, mais y’a que les Nordistes pour en manger (et aussi les Belges et les Hollandais, mais ça ne compte pas).
Prenant la forme d’une saucisse d’environ 15cm (certains disent 18cm) ce qui en fait une taille proche de celle d’un pénis (aucun lien, on sait), la fricadelle est composée de déchets de viandes de toutes sortes, poulet, bœuf, cheval, etc. Le tout est évidemment broyé, malaxé, épicé, produits-chimiqué. La régurgitation, c’est pour plus tard.
L’origine de la fricadelle remonte à 1954 lorsqu’un boucher néerlandais de Dordrecht, Gerrit de Vries, fabriqua des boulettes de viande. Un changement de la loi hollandaise l’obligea à transformer ses boulettes en saucisses. Inspiré par une cliente allemande, il lui donna le nom de « frikadelle ». En 1958, Jan Bekkers perfectionne et chipe la recette, et tant qu’à faire le nom de la denrée. Il aurait changé son nom de Bekkers en Beckers pour devancer son cousin et concurrent Koos Bekkers dans les pages de l’annuaire. C’est le début du succès. Les Pays-Bas en produiraient 600 millions par an. Soit 108 000 kilomètres, ou 2,5 fois la circonférence de la terre. (source: myburger.fr)
Le président du groupe Beckers, leader dans les produits de friterie aux Pays-bas, aurait même déclaré que « quand ça va mal économiquement, ça va justement bien pour la fricadelle ». C’est donc pour cela que la fricadelle se porte bien dans le Nord – Pas-de-Calais.
Néanmoins, on peut reconnaître un côté ludique à cette saucisse cuite dans la friture (ou frituur). Une Fricadelle Cup a été organisée plusieurs années de suite du côté de Tournai. Le dernier vainqueur en a mangé 22 en 1 heure. Bravo. Des gens se prennent même en photo avec leur produit panuré préféré sur le compte Facebook de Beckers, créant ainsi une communauté de fans. Édifiant…
Côté chiffres, 100g de fricadelle représentent 246 calories, dont 18grammes de lipides (graisses). Elle est pauvre en fibres (-1g aux 100g, oui, c’est négatif). Elle est donc le dernier rempart face aux bobos et aux terroristes de la cuisine saine, ceux qui mangent de la salade sans vinaigrette parce que leur estomac est fragile. A titre de comparaison, 100g de saucisse de Morteau font 229 calories, 100g de cabillaud font 78 calories, 100g de frites font 408 calories.
Retrouvez toutes les définitions du Petit dico décalé du Nord – Pas-de-Calais.
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Prochaine étape, le mexicanos d’une friterie des Flandres. Pas cap.
Pas cap, vous êtes sûr ?
C’est comestible ? 😉 (oui à condition d’être correctement arrosé ?)
Vous êtes déjà venu dans le nord ? vous en avez goutté ?
Pour dire que si la fricadelle se porte bien dans le nord, c’est parceque c’est la misère, c’est un peu un préjugé tout fait !!!! vous n’avez pas pensé que çà pouvais etre culturel ?
Pour la composition, je ne suis pas un expert , mais sur l’emballage, il y a ecrit chair de poulet extraite mécaniquement ….. et pas de « dechet » de viande comme vous le prétendez……
Monsieur Stephane Dubromel, je pense que vous aviez juste besoin d’écrire un article, alors vous vous êtes dis, » tiens , et si je disais n’importe quoi sur la bouffe du NPDC ! »
Je ne vous félicite pas pour ce « papier «
@imat : vous êtes dans une rubrique qui s’appelle « Le Petit Dico décalé du Nord – Pas-de-Calais ». C’est à prendre au second degré…
@Imat. Allons, riez un peu. C’est effectivement du second degrés. Et pour l’avoir photographiée, je l’ai aussi mangée. On ne peut pas dire que c’est ce que le Npdc fasse de mieux question gastronomie… Personnellement je lui préfère le mexicanos. Mais c’est un patrimoine comme vous le soulignez.
Quelle sauce avec votre fricadelle?
@Imat, si votre réactivité bouillante à l’égard de la fricadelle est proportionnelle aux réalités de notre pays, je vous conseille fortement de la consacrer aux problèmes du chômage, des injustices etc… Mais c’est vrai que la recette est bien plus obscure que celle de la fricadelle…
Le Nord ( en fait le pays Cht’i dont il faudra bien un jour tracer les frontières officielles), est riche d’une cuisine populaire très festive. Cette gastronomie populaire a souvent été revisitée par des chefs locaux avec grand bonheur… Faut avoir goûté des rollmops de rouget ou une crème brulée d’endives ou encore quelques délices de Ghislaine Arabian pour comprendre que notre cuisine n’est pas une cuisine de misère. Elle ne l’a d’ailleurs jamais été même dans les temps les plus difficiles car si « un long mingeux ché un long ouvreux » , « minger, ché l’mitan d’no nourritures ». Quant au « briquet » des mineurs, certains feraient encore de nos jours bien des envieux.
Allez, fais atintion à tizott’
JB