DailyUne Par Nicolas Montard et Stephane Dubromel | 18 avril 2012
Troisième meeting en trois jours, on vous avait prévenu : la semaine est présidentielle dans le Nord – Pas-de-Calais (on attend encore Nicolas Sarkozy à Arras et François Bayrou à Lille ce mercredi). Mardi soir, c’était au tour de François Hollande. Et dans la démonstration de force contre Jean-Luc Mélenchon (relire notre reportage), le candidat PS a perdu.
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François Hollande avait bien fait de prévenir ce mardi matin lors de son interview donnée à La Voix du Nord : « ce qui compte ce n’est pas de faire la plus grosse réunion, c’est de faire le meilleur résultat au soir du premier tour. Il ne faut pas se tromper de critère. » Prémonitoire sous une météo de Toussaint ? Alors que le meeting de Jean-Luc Mélenchon sous le soleil printanier du mois de mars avait fait le plein et même plus (20 000 personnes environ), à Lille Grand Palais pour la prestation du candidat du Parti Socialiste, 10 à 15 000 personnes tout au plus avaient fait le déplacement (le PS annonçant… 25 000 personnes !). Alors que le PS avait ratissé bien large : 200 bus affrétés attendus du Nord, des militants appelés par l’air du changement depuis le Pas-de-Calais, la Picardie et la Belgique, un million de tracts distribués…
Alors, forcément, pour l’ambiance, il fallait donc se diriger au cœur de la foule vers la scène où se sont successivement produits Aurélie Filipetti, en animatrice de soirée, Thierry Giet, le patron du PS belge, Martine Aubry et enfin François Hollande. Enfin, ça, c’était après un peu de musique, dont Blankass, qui a notamment repris son titre La Couleur des Blés, fleurant bon l’époque de la gauche plurielle de la fin des années 90. D’ailleurs bien représentée et détendue, comme sûre de sa victoire : sur les gradins people, on trouvait en compagnie de Michel Delebarre, Frédéric Cuvillier ou Bernard Roman, Jack Lang, Elisabeth Guigou, Laurent Fabius, Robert Hue et l’ancien Premier Ministre, Lionel Jospin.
Reste que le changement, c’est maintenant, nous ont promis les différents interlocuteurs, Martine Aubry étant particulièrement ovationnée en tant que locale de l’étape. Le changement passe donc par le PS, qui aura cumulé quelques problèmes techniques (panne d’écrans géants pendant vingt minutes du discours de Hollande) dans une ambiance qui perdait de plus en plus de spectateurs au mètre carré et de ferveur à mesure que l’on s’éloignait de l’estrade (pour de grandes étendues de vide dans la seconde partie de la salle…). La faute à une organisation trop rigide qui a vu trop grand ? On aura l’occasion d’y revenir plus en détail, mais pour entrer à Lille Grand Palais, il fallait par exemple se délester des tracts de tout et n’importe quoi distribués… sur le parvis, pour prendre à la place, sitôt dans l’enceinte, les fameuses affiches François Hollande, le changement c’est maintenant... D’ailleurs, même les sans-papiers ont dû laisser leur banderole de côté pour pouvoir assister aux discours promettant la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler tôt ou exhortant le peuple de gauche à aller voter dimanche. Un peuple de gauche – en témoignait encore à la sortie cette palette pleine de programmes qui n’avaient pas trouvé preneurs – qui n’avait donc pas fait le déplacement en masse.
Dans la bataille des chiffres qui se profilait depuis plusieurs semaines avec Jean-Luc Mélenchon en terre socialiste, François Hollande a donc perdu. On imagine que s’il remporte l’élection présidentielle, comme semblaient le croire la plupart des militants hier, ce ne sera qu’un moindre mal pour lui.
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Retrouvez les précédents meetings :
Retour sur les meetings : à Lille, Mélenchon le tribun a trouvé sa tribune (et même plus)
Retour en images sur le meeting de Nicolas Sarkozy
Retour en images sur le lancement de campagne d’Eva Joly
Retour sur les meetings : Lutte Ouvrière, version vintage
Retour sur le meeting de Marine Le Pen : les dix points à retenir de sa venue à Hénin-Beaumont
Retour sur le meeting d’Olivier Besancenot (NPA) : l’hommage aux absences
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Comme je l’avais déja dit il y a quelques temps, ce n’est pas en jouant les hobereaux d’ancien régime que le PS pourra recueillir la faveur des citoyens.
Avec le PS hégémonique dans la Région (je parle de ce que je connais. Je n’y inclus donc pas les autres PS régionaux), il y a toujours un goût d’Arbitraire, ce que ne recherchent pas forcément les citoyens d’un pays démocratique.
Au Département du Nord, les élus socialistes ont révoqué par le biais d’un dossier sans preuves matérielles et sans mettre en oeuvre le contradictoire un agent sans histoire et cumulant 10 ans d’expériences qui dénonçait le management par la terreur quasi sectaire du directeur juridique, le tout sur des faits futiles mis à charge (tracts satiriques).
Le juge administratif de Lille ne veut pas annuler cette sanction alors que ses collègues d’autres ressorts ont pu annuler la révocation d’agents ayant dealé.
On peut également se demander pourquoi?
En tout cas, ce n’est pas avec ces attitudes que le PS pourra voir sa popularité augmenter.