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Quelques questions sur le Made in Région (3/4)

DailyUne | Réflexions Par | 26 mars 2012


Made In Région, troisième acte. Car il fallait bien un dossier pour parler du sujet à la mode : le fabriqué en France. Dans son exigeante mission d’information, DailyNord se devait donc d’aller plus loin, beaucoup plus loin : nous nous sommes donc intéressés au Made in Région. Après les courses régionales avortées dans un supermarché classique, l’interview d’un épicier locavore, voici venu le temps de quelques questions complémentaires. Et néanmoins essentielles.

Depuis quand le Made In Region est revenu sur le devant de la scène ?

Le concept de Made in France, relancé pendant la campagne électorale, notamment par François Bayrou, le président du MODEM, n’est pas un concept né de la dernière pluie. Voilà quelques années que le mouvement du fabriqué en France revient dans les esprits.  Et dans son sillage, le Made in Région, notamment sur la question de la nourriture.  Saveurs en Nord, la marque régionale alimentaire, en est l’un des exemples. Mise en place il y a une dizaine d’années, elle propose aujourd’hui plus de 600 produits estampillés Nord – Pas-de-Calais. Parallèlement, les AMAP, ou paniers bio-locaux, se sont développés aux quatre coins de la région. Et le Made in Région peut également dire merci à Dany Boon. De l’avis des spécialistes de vente de produits régionaux, comme Halte Gourmande ou Trésors du Nord, dont nous parlions déjà dans un article sur le ch’ti business), le film a clairement contribué à développer leurs petites entreprises. Que ce soit pour offrir un panier ch’ti lors d’un séjour chez des amis dans le sud de la France ou pour se rappeler les saveurs de son enfance…

Le Made in Région, c’est le monde des Bisounours ?

Le Made In Région, un monde de Bisounours, ça, c’est pour amuser la galerie. Bon, ok, en général, on s’entend plutôt bien au sein de syndicats divers et variés. Mais dans le domaine du Made In Région, la guerre fait aussi rage. A Cambrai, par exemple, deux sociétés Afchain et Despinoy se disputent la paternité des célèbres Bêtises. A Bénifontaine, les célèbres Castelain, qui produisent la bière Ch’ti, empêchent depuis des années quiconque voudrait associer le mot ch’ti à son produit d’oeuvrer dans ce sens. Ainsi, celui qui avait voulu lancer un Ch’ti Cola avait dû reculer devant l’armada juridique de la brasserie, qui a déposé, révélait le défunt Entreprise et Management,  sa marque dans les classes de l’INPI aussi variées que l’imprimerie, le cuir, les meubles, les ustensiles et récipients non électriques, etc. Ce qui nous empêché à l’époque de nous appeler le DailyChti (on plaisante).

lidl

Le Made In Région, toujours les yeux fermés ?

Test chez LIDL il y a quelques semaines suite à une publicité sur des produits nordistes proposés à la vente (image ci-dessus)… Bilan : les Terrines du Nord (ou terrines de Stéphane) sont fabriquées à Guingamp, l’Amer Bière, glissée au rayon Nord, est mise en bouteille à Dijon, la salade du Nord a fait un détour par  la région lyonnaise…  Vérification faite dans des supermarchés « classiques » type Leclerc ou Auchan, de ce côté-ci, les produits annoncés Made in Région ont bien l’air d’être fabriquées sous nos latitudes. Mais mieux vaut rester vigilant : la rumeur veut qu’un fabricant de vêtements assez haut de gamme les fassent fabriquer en Chine avant d’y faire une dernière couture française… permettant d’y adosser donc le label Made In France.  La marque – nordiste – s’en défend. Un dernier pour la route ? La récente bière du Mont des Cats, dite trappiste. En fait, de Mont des Cats, elle n’a pas grand chose… vu qu’elle est pour le moment brassée en Belgique !

Des spécialités Made In Région… ou d’ailleurs ?

Le welsh, un plat typiquement nordiste ? Pas exactement, même s’il est entré dans la culture culinaire nordiste. Le plat, à base de cheddar fondu dans la bière, est avant tout un mets gallois qui a réussit à pénétrer nos frontières, notamment via Calais, où c’est quasiment le plat de référence (une brasserie calaisienne détient même le record du monde de service de welsh en une heure, c’est dire !). Le waterzoï, servi dans nos brasseries, vient également de l’autre côté de la frontière, et plus précisément de Gand. Tandis que les frites sont toujours l’objet d’une gentillette bataille franco-belge sur leur origine (voir encore… Entreprises et Management)

La semaine prochaine, retrouvez le dernier volet de notre série sur le Made in Région avec un petit quiz.

Les deux premiers volets de notre série Made in Région :

Peut-on manger local sans changer de supermarché ?

Envies d’ici « veut se détacher des produits clichés »


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