DailyUne | Petite histoire Par Nicolas Montard | 16 février 2012
Et Les Trois Joyeuses s’apprêtent à battre leur plein du côté de Dunkerque. Le carnaval, une véritable tradition dans la cité portuaire, évidemment relayée par les reportages télévisés. L’occasion pour DailyNord de s’intéresser aux archives inédites de l’INA dans le cadre de notre partenariat avec la délégation Nord. Le carnaval à travers les âges télévisés, c’est donc maintenant. L’occasion pour certains de se reconnaître dans la foule ?
En partenariat avec
Préambule : Les vidéos que vous découvrez ci-dessous appartiennent à l’Institut National de l’Audiovisuel avec qui DailyNord a établi un partenariat. Chaque mois, la délégation régionale INA Nord (qui valorise également ses archives sur le blog de l’INA) nous propose quelques documents de ses collections (des vidéos qui n’étaient pas encore accessibles au grand public et qui sont, pour l’occasion, mises en ligne sur le site INA.fr). Un travail d’édition à chaque fois sur un thème bien particulier, publié (et commenté, les commentaires n’engageant que la rédaction !) sur DailyNord.
« A Dunkerque, il n’y avait ni chars, ni accessoires, mais il y avait la foule des spectateurs qui rapidement devinrent de fébriles participants se mêlant aux pêcheurs d’Islande »… Dix-huit secondes de reportage et cette seule phrase prononcée de façon monocorde pour expliquer aux téléspectateurs de l’ORTF en 1965 ce qu’est le carnaval de Dunkerque. C’est court, d’autant que l’on n’a pas l’habitude de parler du carnaval sur le petit écran (on ne retrouve a priori pas de trace télévisée INA avant cette date). En noir et et blanc et au menu, ce qui s’apprête à devenir un classique pour les télés : la foule dans les rues de Dunkerque, de drôles de parapluies et le lancer de harengs du haut de la mairie.
Eh oui, le Nord – Pas-de-Calais a aussi un Musée des Arts et Traditions Populaires, nous a permis de découvrir ce long extrait sur le carnaval de Dunkerque où le conservateur du musée est interviewé (le Musée se trouve à Wattrelos pour ceux que ça intéresse). Et d’après notre homme, c’est l’une des manifestations du carnaval les plus nettes et les plus actuelles qui est représentée à Dunkerque. Un reportage pour le coup très explicatif, qui donne également la part belle au témoignage de trois Dunkerquois sur cette manifestation qui a su rester spontanée. A noter également : le regard étonné de certains au passage de la caméra (nous sommes en 1973 !). L’occasion pour certains désormais quinquagénaires, sexagénaires, voire septuagénaires de se reconnaître lors de leurs jeunes années ?
« On entend dire que le carnaval n’est plus ce qu’il était. » Tiens, la rengaine du « c’était mieux avant » était déjà là en 1981 dans les reportages télévisés. 1981, année de l’élection présidentielle que nous rappelle le 4X3 de Jacques Chirac affiché derrière les parapluies. Un futur battu qui semble observer ce défilé de joyeux drilles qui maintiennent une tradition disparaissant ailleurs en France. Pourquoi ? Attention, cliché : parce que « peut-être que dans le Nord, on n’a pas si souvent l’occasion de s’amuser »…
Depuis quelques années, le carnaval a décidé de se faire connaître en dehors des frontières du Dunkerquois. A Paris, pour un petit défilé par exemple. Bon, certes, la foule n’est pas trop de sortie sur le pavé de la capitale, même si ça augmente d’année en année, nous explique-t-on. Reste que d’une manière ou d’une autre, Dunkerque n’attire pas forcément, en témoigne notre habitant de Saöne-et-Loire…
Deux ans plus tard, l’ambiance est moins à la fête. Guerre du Golfe oblige, un Delebarre un peu plus jeune et d’autres décident d’annuler le carnaval pour des questions de sécurité et de respect. Comme pendant les deux Guerres Mondiales. Reste qu’à Dunkerque, on sait philosopher malgré des vêtements parfois très années 80… Rendez-vous l’année prochaine.
Les images sont belles… mais c’était mieux avant et les jeunes ne savent plus tenir la bande. Quand on ne veut pas angler sur la fête, on angle sur les traditions qui disparaissent. Et à la fin des années 90, le carnaval est apparemment victime de son succès, ce qui désole les vieux de la vieille. Heureusement, on a toujours l’instant de philosophie : le développement du carnaval, et son maintien, passent aussi par son évolution et sa médiatisation…
Carambolage culturel sur le plateau de Bouillon de Culture de Bernard Pivot. L’occasion pour Thomas Vincent de s’exprimer sur son film, Karnaval, mettant en scène une histoire d’amour au sein du carnaval de Dunkerque. Un Thomas Vincent qui s’est « retrouvé comme un étranger en France »au sein de la manifestation nordiste. L’occasion d’intellectualiser un peu ce carnaval toujours en pleine expansion et l’un des derniers symboles historiques du Nord – Pas-de-Calais.
Les années 2000 sont arrivées, leur cortège de nouvelles règles et de précautions également. L’alcool peut tuer, donc, à Leffrinckoucke, on a mis en place la Carnavette. Ou un bus pour les carnavaleux, l’angle rêvé pour le journaliste qui n’a plus d’inspiration pour un sujet original sur la fête populaire. Faut juste se coltiner des carnavaleux quelque peu avinés.
Le carnaval est éternel. Et les images qui vont avec également, même si la qualité change au fil des années. Ici, sur France 2, certes, on scénarise quelque peu les choses (dans le cadre d’un feuilleton), mais à part ça, c’est toujours la même chose : grondements, plans vus de la mairie, envoi de harengs et même Michel Delebarre en people dunkerquois. Du grand classique, pas si différent des premiers reportages télévisés sur le carnaval.
A lire ou relire également sur le carnaval de Dunkerque :
Carnaval de Dunkerque : la (mini) playlist du Mouchard
Quizz : êtes-vous un vrai carnavaleux ?
A voir ou à revoir concernant les archives inédites de l’INA :
– Pierre Mauroy ou l’obsession du plan-relief
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