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Saloperie de riverains ! Petit manuel à l’usage du riverain en colère

DailyUne | Rebrousse-poil Par | 22 novembre 2011


Saloperie de riverains, dernier épisode. Après le cas Horse Land à Prémesques et les sept familles de riverains mécontents dans la région,  il est temps de proposer un outil unique pour faciliter la vie de l’emmerdeur professionnel. Le petit manuel du riverain en colère. Ou ce qu’il faut faire – ou ne pas faire – en dix conseils pour faire parler de son combat et perturber les nuits du maire ou de l’entrepreneur. C’est bien entendu cadeau.

Conseil n°1 : montez un collectif

Première chose à faire quand vous avez un projet qui vous chagrine à titre personnel, pensez à monter un collectif. Seul, votre combat a peu de chances d’aboutir (quoique les sept familles de riverains ont réussi à nous prouver le contraire). Alors, embauchez femme (ou mari) et enfants, ainsi que les voisins et faites savoir qu’un collectif se monte. Plus on est de fous, plus on rit.

Conseil n°2 : établissez bien votre combat

Votre combat, c’est l’antenne-relais qui va se bâtir à l’angle des rues Duchemol et Dugland ? Restez là dessus, pas la peine de s’éparpiller sur la vie conjugale débridée du premier édile (dont le nom serait sorti dans l’affaire du Carlton en compagnie d’un certain DSK). Question de crédibilité et de priorité.

Conseil n°3 : choisissez bien vos représentants

Dans le prolongement du conseil précédent, évitez de confier les rênes de votre collectif à un opposant notoire du maire ou à un mec qui s’est présenté sur la liste FN aux dernières Régionales. Tout de suite, le côté politique prendra le dessus et vous ne serez plus crédibles. Au contraire, choisissez un riverain banal comme président. Monsieur tout le monde, mais qui sait bien parler et s’exprimer quand même. Ou Madame tout le monde, qui a été avantagée par la nature (ça peut servir pour les négociations avec le premier édile).

Conseil n°4 : faites circuler une pétition

Indispensable dans tout combat de riverains : la pétition. En ligne (on y reviendra) ou sur papier. Le nombre de signatures permettra d’impressionner le maire, souvent l’interlocuteur dans ce domaine. Petit secret de fabrication : qui vérifie réellement la véracité des noms (et le nombre de signatures) quand vous faites circuler une pétition ?

Conseil n°5 : choisissez une période stratégique

Un combat de riverains au coeur de l’été, autant vous le dire, ça risque de tomber à l’eau. Battez-vous pendant qu’il y a du monde, durant l’année scolaire. Et si possible, choisissez une période où les élections locales ou législatives ne sont pas loin. Un député, conseiller général ou maire est toujours plus sensible aux revendications d’un tel ou d’une telle lors de ces périodes. Allez savoir pourquoi.

Conseil n°6 : faites des opérations commandos/coups d’éclats

Pour faire parler de soi (et attirer la presse, on y reviendra également), ne vous contentez pas du plan-plan. Bougez vous avec des opérations médiatiques et coups d’éclats : genre débarquer en plein conseil municipal, bloquer la circulation de la commune, mettre des banderoles au bord des routes. Des actions pour que l’on vous repère, que l’on parle de vous. Parce que des réunions à la maison entre membres du collectif, à enchaîner les bières en refaisant le monde, ça ne suffira pas…

Conseil n°7 : sans arme, ni haine, ni violence

Quand on dit « opérations commandos », c’est une expression. Ce n’est pas parce que vous êtes en colère qu’il faut vous prendre pour Rambo.  Dans toutes vos actions, restez mesuré : jamais de dégradations, jamais d’insultes, jamais de bagarres. Des riverains déterminés mais respectueux. Indispensable également pour être crédible.

Conseil n°8 : ayez de bonnes relations avec la presse

Si vous n’aimez pas les journalistes, ça risque d’être dur. Faites un effort. Pour une bonne action de riverain, il faut le soutien de la presse. Alors, ne visez pas Le Point ou TF1, ils n’en ont cure pour le moment de votre antenne-relais. Plutôt la presse locale. Et si le journaliste fait parler votre adversaire, ne stressez pas : c’est son boulot. Petit conseil supplémentaire : n’essayez pas d’apprendre son métier au journaliste. Celui-ci est susceptible et déteste ça. Ça peut vous flinguer un collectif.

Conseil n°9 : soyez présents sur Internet

Facebook, Twitter, le blog… on est en 2011, ma chère madame… Et donc, en tant que riverain mécontent, il faut à tout prix passer par le net, tout riverain qui a mené un combat ces derniers temps vous le dira. Ça permet de sensibiliser du monde, bien plus de monde que le porte à porte à mamie, d’augmenter le nombre de signataires de sa pétition virtuellement, etc. Vous n’y pigez que dalle au web 2.0  ? Embauchez votre ado, ça lui changera de ses jeux en ligne.

Conseil n°10 : restez réaliste

Dernier conseil. Restez réaliste.  Prenez le cas Horse Land. Les riverains ont obtenu le gel des autres constructions. Pour autant, ils ne demandent pas la destruction de ce qui est déjà édifié. Question de mesure toujours. Ou sinon, vous repartez pour de longues années de combat. Mais après tout, quand on est une bonne saloperie de riverain…

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