DailyUne | Réflexions Par DailyNord | 16 novembre 2011
Suite de notre dossier sur ceux qui empêchent nos entrepreneurs de faire quelques profits et nos maires de signer des permis de construire les yeux fermés. Avec un petit tour d’horizon dans la région des familles de riverains qui posent problème. Car Horse Land n’est pas le seul projet à faire lever les boucliers… de ces saloperies de riverains. De façon justifiée, ou non, c’est selon.
L’une des races les plus organisées désormais de riverains. Ceux qui luttent pour sauvegarder le patrimoine menacé par des projets totalement ubuesques. Faites une recherche sur le net (ou lisez le Pays du Nord de septembre-octobre qui leur est consacré) et vous verrez qu’ils sont un paquet. Parmi ces empêcheurs de bâtir en rond célèbres, on retrouve ceux qui ont empêché l’édification d’un stade surdimensionné à côté d’une citadelle Vauban. D’ailleurs, chut… Martine Aubry n’aime pas trop que l’on parle d’eux.
Heureusement, les riverains ne vivent pas que dans le passé. Ils sont même parfois bien dans le présent. La bataille type du moment : au choix contre l’implantation d’éoliennes dans le jardin ou d’antennes-relais sur les toits de nos maisons ou immeubles (nous avons d’ailleurs découvert une enquête très récente sur le sujet dans La Voix du Nord) . Là encore, on retrouve des projets aux quatre coins de la région… Et une question, qui se décline également au fameux – et fumeux – incinérateur Flamoval du côté d’Arques : le grand écart entre le nécessaire – ou pas – accès à la modernité et la défense de la santé (relire également notre enquête sur les prix de l’immobilier à proximité d’antennes-relais, incinérateur ou éoliennes).
Dans les familles de riverains, il y a aussi ceux qui vont devoir se battre avec des problèmes insolubles et qui auraient dû mieux choisir leurs maisons ou déménager quand il était encore temps. Comme les riverains des sucreries qui tournent à plein régime en automne. A Lillers (Béthunois) ou Boiry-Sainte-Rictude (Arrageois) par exemple. A chaque fois, les mêmes revendications toutes chiraquiennes : le bruit (des camions) et l’odeur (des betteraves). Sauf que dans les deux cas, les usines sont installées depuis des plombes et font travailler du monde… La variante des riverains qui auraient dû choisir une autre maison : ceux qui se plaignent du stationnement en pleine ville ou des bars ouverts la nuit (qui reviennent régulièrement sur le devant de la scène à Lille).
Dans le prolongement de la précédente famille, le riverain est parfois chafouin. Surtout quand il décide d’aller s’installer à la campagne pour respirer le bon air de la nature et sympathiser avec le fermier du coin dans l’espoir qu’il lui file une boîte d’oeufs gratos de temps à autres… Mais voilà, la campagne version Petite Maison dans la Prairie, c’est terminé, et l’agriculteur a besoin de gagner sa vie. Et parfois – même régulièrement ces dernières années – il bâtit des poulaillers et des porcheries industrielles. Le type de bâtiment idéal pour déclarer une guerre sanglante à trois : agriculteur, mairie et … riverains. Une spécialité que l’on retrouve particulièrement dans le secteur des Flandres.
Faut bien l’avouer… parfois, le riverain n’est pas très sympa et a oublié d’aider – ou tout du moins d’accepter – son prochain. Surtout quand ça tombe à côté de chez lui. Par exemple, il n’aime pas trop les gens du voyage : des voleurs de poule et tout ce que vous voulez. Du coup, comme à Merville en ce moment, ou Noeux-les-Mines, dernièrement, il lutte contre les aires d’accueil qui pourraient s’édifier derrière chez lui en trouvant un tas de solutions insoupçonnables… et surtout loin de son potager !
Avec les riverains, faut parfois se méfier. Déjà, dans les mécontents, il peut arriver (régulièrement) que l’on retrouve un ou deux élus de l’opposition, voire le principal opposant du maire. Parfois, ça va même un peu plus loin. Souvenir de 2009 à Bailleul. Un collectif des Bailleulois en colère se monte pour protester contre l’arrivée d’un camp médical de migrants dans la ville. Rapidement, la presse démontrera que ce collectif n’était qu’une couverture pour quelques extrémistes notoires régionaux qui n’avaient rien de bailleulois. La preuve que le riverain est aussi une arme politique.
Faut l’avouer aussi… il arrive que le riverain ne sorte pas en groupe. Il est parfois bien seul, même si c’est très rare. Comme celui-ci, dans le Caudrésis, qui a reçu une lettre de son maire pour qu’il coupe ses thuyas, dépassant sur le trottoir. Fallait pas faire c.. papi. Banderole accrochée à ces fameux thuyas, distribution d’un millier de tracts et même pétition (pour retrouver cette jolie histoire, c’est là), le riverain était seul mais tenace. Un peu comme cet autre riverain roubaisien, cette fois-ci. Salah est devenu star des médias et du net pour avoir résisté contre vents, marées et bulldozers à la destruction de son vieux café (voir 20 Minutes par exemple). Moralité : toujours méfier de cette saloperie de riverain qui dort…
A lire ou relire, le premier volet de notre dossier :
Saloperie de riverains ! Le cas Horse Land
La suite du dossier la semaine prochaine.
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L’actualité du jour suffit à elle même pour justifier (et encourager) la résistance des riverains et des usagers. Voici l’exemple du maire sans étiquettes -donc de droite- d’Auchel. Pour Noël, ses concitoyens devraient lui offrir une camisole de force et un long séjour dans un endroit calme.
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2011/11/17/article_auchel-le-maire-vend-le-terrain-de-foot.shtml