Le monde selon moi | Petit théâtre de Martine Aubry Par Marc Prévost | 20 novembre 2011
– L’accord PS/EELV. C’est Cohn-Bendit qui a gagné. Il a réussi à faire admettre aux écologistes que la représentation parlementaire était plus importante que la présidentielle. Au Sénat, les écolos ont un groupe, ils ambitionnent de faire de même à l’Assemblée nationale. A ce niveau, il s’agit bien d’un accord historique. EELV a donc remplacé le Parti communiste des années 70, sur le terrain tactique au moins. Chez les Verts, le nucléaire, jadis une Table de la loi idéologique, est devenue une simple monnaie d’échange, certes toujours enrobée d’une bonne crème sémantique, tout comme la rupture avec le capitalisme était écrite dans le marbre d’Epinay puis dans l’union de la gauche version Marchais/Mitterrand. Affichage électoral d’abord et redistribution des places ensuite : la méthode est éprouvée. EELV a d’ores et déjà fait l’impasse sur la présidentielle et Eva Joly, opposée à l’accord en question, sera vite oubliée au lendemain du premier tour (surtout avec un score en dessous de 5 %, qui n’autorise aucun remboursement des frais de campagne : le parti vert, en quasi cessation de paiement, est donc mieux inspiré de miser sur les législatives pour se refaire une santé).
– Au niveau local. Ce que le PS fait à Dominique Baert, le député-maire de Wattrelos, est significatif des moeurs en politique. Mais le PS et EELV prennent un risque majeur. En confiant la huitième circonscription à un vert – Slimane Tir, certainement -, ils oublient que cette dernière est « à bascule » et n’a pas toujours été dans leur giron, loin s’en faut. Il faut un Dominique Baert maire d’une grande ville (Wattrelos) et militant actif pour la garder à gauche. Certes, il n’y aura plus un Gérard Vignoble, maire de Wasquehal, pour contester la place aux socialistes. En cas de réélection de Sarkozy, par exemple, un candidat vert n’aurait pas un boulevard devant lui (d’autant plus que l’actuel titulaire du fief montrerait, doux euphémisme, une certaine tiédeur, à l’instar, probablement, de l’appareil militant local… sans compter la possibilité d’une candidature dissidente). A droite, on pourrait imaginer une hypothèse sortie des sentiers battus ou un blitzkrieg, style Salem Kacet, déjà en piste aux législatives 2007 sous l’étiquette UMP, et ancien adjoint à Roubaix. Mais d’autres idées peuvent surgir. Le meilleur allié du candidat EELV serait alors le…Front national.
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Dans votre analyse au niveau local, quand vous affirmez que la 8e circonscription est à bascule, vous oubliez qu’elle vient d’être redécoupée. Privée de Croix et Wasquehal, elle semble acquise à la gauche. Sauf candidature dissidente de Dominique Baert, Slimane Tir devra plus se méfier du FN que de la droite.
Sinon, c’est vrai que le scrutin avait été très incertain en 1997 et 2002, d’autant qu’en plus de la couleur politique, le fait que deux maires s’affrontaient avait aussi beaucoup joué (Gérard Vignoble, maire de Wasquehal et UDF, Dominique Baert, maire de Wattrelos et PS).
Oui, c’est vrai.