Royal : Le quitte ou double

Cela ressemble à un quitte ou double. Ségolène Royal sait que son avenir au PS est plutôt limité, ses moins que 7 % résonant comme un chant du cygne, sur la scène nationale au moins (je vous épargne les jeux de mots style Dégelée royale, je laisse ça à mon copain Calounet 1er…). Son ralliement à François Hollande est, somme toute, assez logique. Après Valls et Baylet. En cas de victoire de ce dernier à la primaire, son ancien compagnon, qui pratique la pardon des offenses, lui en sera sûrement reconnaissant pour lui ménager un espace dans l’univers socialiste et même un rôle dans la future campagne qui s’annonce, et si l' »autre corrézien » emporte l’Elysée, elle pourrait même espérer quelque retour en grâce ministériel…alors qu’un ralliement à Martine Aubry – qui lui avait subtilisé le parti en 2008 – ne garantit rien du tout, vu les niveaux de défiance atteints entre les deux femmes. Et une telle annonce faite à quelques heures du débat télévisé n’est pas anodine*…L’ancienne candidate à la présidentielle de 2007 a donc privilégié le contexte politique plutôt que l’histoire conjugale.

Question : les électeurs royalistes suivront-ils la consigne de leur égérie ? Un sondage donnait 2/3 à Aubry et 1/3 à Hollande mais c’était avant la décision de Ségolène Royal. Alors ?

* Et pourrait inciter Arnaud Montebourg à camper sur sa position d’équidistance entre les deux finalistes, ne serait-ce que pour cultiver sa posture d’original et de surprise : s’il se déclare pour l’une ou l’autre, il perd ce qui fait sa force, d’autant plus qu’il arrive après ses trois ex-adversaires ralliés à Hollande. Il ne peut plus être un vassal. Un porteur d’eau pour son maître. Lui qui a rendu un hommage appuyé et remarqué à celle dont il fut le porte-parole en 2007. Le député de Saône-et-Loire ne veut désormais prendre aucun risque quant à son avenir politique et il sait qu’avec 17 % des voix au premier tour, il pèse quelque chose au PS et même à gauche. Ce PS qui l’a toujours considéré comme un solitaire incontrôlable. S’il prend position, il prend le risque de dilapider ce précieux capital qui s’envolerait le soir même du second tour y compris en cas de victoire de son suzerain. Et le bel Arnaud de n’être, pour l’histoire, qu’un candidat de circonstance. De même, il ne voudra pas risquer de se mettre en porte-à-faux avec son propre électorat capable de prendre un parti opposé au sien…autant dire la fin d’une belle séquence électorale. Une chose est certaine : il soutiendra le vainqueur de la primaire…pour le meilleur : il se retrouve ministre (il rêve de la place Vendôme). Pour le pire : mais pas pour lui qui prépare déjà 2017, il se taille des positions inexpugnables au PS – on parle déjà d’un club ou d’un mouvement – et à l’Assemblée nationale (sous réserve de réforme du cumul des mandats).

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