DailyUne | Petite histoire Par Nicolas Montard | 12 avril 2010
C’est la belle histoire qui fait rêver quelques créateurs d’entreprise. Une idée, un concept, quelques tournées à l’huile de coude, puis le succès qui vient. Cette histoire, c’est celle de Sineo, la petite société lilloise de lavage auto sans eau. Petite ? Plus tellement. Aujourd’hui, trente-cinq franchisés défendent le concept en France et la Belgique ouvre les portes au lavage écolo. Le bon compromis entre respect des ressources et gain économique ?
[singlepic id=1131 w=320 h=240 float=right]Sur le site internet de la société, un compteur égrène joyeusement les chiffres. 35 195 480 litres d’eau économisés. Deux de plus le temps d’écrire ces quelques mots. On renonce à suivre, ça grimpe de seconde et seconde. Faut dire que c’est un peu le principe de Sineo : arrêter de gaspiller de l’eau et engranger à la place des euros.
Retour en 2004. Olivier Desurmont, jeune homme originaire de Lys-les-Lannoy dans la métropole, quitte son poste au sein d’une grande entreprise parisienne. Retour dans le Nord avec un projet en tête, né un jour de canicule (2003 pour les incultes) où il avait fait nettoyer sa voiture dans un parking souterrain parisien : « Il trouvait le concept intéressant, mais le service pas du tout à la hauteur, » confie Corrine Desurmont, désormais chargée des relations presse de l’entreprise. On n’est jamais mieux servi que par soi-même, le jeune créateur décide d’en faire de même. Sineo naît avec une triple vocation : faire du nettoyage de véhicules sans eau ; innover dans les produits en développant une gamme de nettoyants biodégradables ; faire travailler des personnes en insertion.
Revenons en 2010 puisqu’on y est si bien. Là où tout a commencé, rue du Faubourg-de-Roubaix. Ancienne station d’essence qui en garde d’ailleurs l’apparence. Et sur le parking, cinq – six voitures qui passent au nettoyage. Présence du journaliste peut-être, pas une goutte d’eau ne traîne. Les employés aspirent, frottent avec des chiffons et font briller carrosseries, intérieur, etc. Ça n’avance pas très vite d’ailleurs, comparé au fabuleux nettoyeur à haute pression du dimanche après-midi. «Un nettoyage, c’est de deux à cinq heures selon la prestation demandée. Ici, c’est de bons produits et de l’huile de coude, confirment Corrine Desurmont et Benjamin Bremilts, directeur adjoint du site. Pour l’eau, c’est moins de 5 litres ! » Entendez par là que l’eau est quand même utilisée sur le site : pour laver les lingettes et pour les pièces d’eau de l’entreprise. Moins de 5 litres alors qu’un nettoyage au jet d’eau ou au rouleau en consomme entre 70 et 200 (même si une partie de cette eau peut être récupérée, soyons honnêtes…).
Ecolo et rapporteur d’euros. Parce que la prestation se paie bien évidemment : 50 à 80 euros toujours selon la prestation. Ajoutez-y la gamme de produits développée dans un laboratoire vosgien que Sineo vend même aux [singlepic id=1133 w=320 h=240 float=left]particuliers, ça fait une autre manne financière. Et surtout, rajoutez au package le développement fulgurant de l’entreprise : aujourd’hui, Sineo compte près de trente-cinq franchisés en France (trois dans la région, à Lille, Valenciennes et Lens), s’est même envolé vers les DOM-TOM et offert une virée à Bruxelles. Nombre de salariés en tout : 300. Chiffre d’affaires 2009 : 5 millions d’euros. Prévisions 2010 : 8 millions. Qui dit mieux ?
On sent poindre la question du commentateur de DailyNord sourcilleux (si si, il se reconnaît là derrière son écran). « Ouais, mais 50 à 80 euros, qui c’est qui va se payer ça ? » Pas de mensonge, la majorité de la clientèle est pour le moment composée de professionnels. 80% en fait. A l’intérieur de ses 80%, 80% encore de concessions qui trouvent le système pratique (Sineo se déplace à domicile). Et 20% d’entreprises diverses, qu’elles soient grandes ou petites. Donc, tout ça, ça fait donc 20% de particuliers. Les friqués de Lille ? L’allocataire des minimas sociaux n’aura pas certainement pas les moyens de mettre 80 euros dans le nettoyage de sa voiture, mais à entendre Corinne Desurmont et Benjamin Bremilts, la population peut être variée : « la petite jeune qui a sa première voiture et veut la faire nettoyer de fond en comble, le père de famille qui a les enfants qui ont tout renversé derrière, etc. » Bref, l’important étant qu’au final, la reine voiture brille de mille feux et même dans les endroits les plus innacessibles. En plus, on a vérifié : Sinéo, le pro du lavage écolo, fait du bon boulot.
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