DailyUne | Réflexions Par Nicolas Montard | 03 mars 2010
C’était la bonne surprise de ce début de semaine : la reprise des travaux sur l’autoroute A 25, reliant Lille à Dunkerque. Du coup, les automobilistes peuvent une nouvelle fois maudire les ouvriers, l’autoroute, leur patron qui les oblige à la prendre, bref, tout ce qu’ils veulent du moment que ça leur fait du bien. Histoire de leur remonter le moral, on a une vraie bonne nouvelle : en 2011, on est peinard pour au moins 10 ans… Et DailyNord, dans sa mansuétude routière permanente (on vous avait déjà décrypté le phénomène du bouchon, souvenez-vous), a même décidé de vous expliquer le pourquoi du comment.
[singlepic id=475 w=320 h=240 float=right]Message à l’attention de ceux qui trouvaient bien pratique l’excuse « Oui, mais vous comprenez, monsieur, certes j’arrive à 10h au lieu de 8h30, mais c’est la faute des travaux sur l’A25 » : l’an prochain, faudra trouver autre chose (genre mon chat a vomi, j’ai marché dans une crotte de chien, mon fils a renversé son bol de céréales, on vous fera un Top 10 un de ces jours). Car c’est assurément la seule bonne – ou mauvaise selon l’assiduité au boulot – nouvelle autoroutière nordiste de la semaine : en 2011, sur l’A25, on va rouler comme sur du billard…
Vous ne nous croyez pas ? Vous avez tort, c’est Pierre Mirolo, directeur adjoint à l’entretien et l’exploitation de la DIR Nord (direction interdépartementale des routes) qui nous l’assure : « Oui, normalement, c’est terminé à la fin de l’année. En 2011, il n’y aura que du travail d’assainissement sur le côté. » Et d’autres choses, comme la RN 225 qui est la dernière portion jusqu’à Dunkerque, mais rien qui soit comparable à ces dernières années…
En attendant, depuis lundi, les nombreux usagers de l’autoroute de la mer rament. Faut dire qu’avec un trafic de 50 000 véhicules/jour aux alentours de Nieppe (30 000 du côté de Bergues), ça fait du monde qui emprunte la vieille dame. Car oui, il est là le problème : l’autoroute A 25 n’est plus toute jeune. Mise en service dans les années 70, elle a désormais l’âge de la maturité. Et les rides qui vont avec. Pour une raison relevant de sa conception-même, nous explique notre interlocuteur : « A l’époque, les décideurs avaient choisi une chaussée en béton. Pourquoi ? Une question de coût selon le cours des produits pétroliers. » Qui conduit chaque concepteur de route à choisir entre ces maudites dalles en béton (qui, au final, peuvent s’avérer économiques) et les enrobés classiques. « L’avantage de la dalle en béton, c’est qu’il y a très peu d’entretien. Mais quand on arrive au bout de sa durée de vie… » Ben, il faut tout changer. A la différence de l’enrobé, qui s’entretient au fur et à mesure.
Du coup, on comprend les raisons du bordel autoroutier qui dure depuis maintenant des années… Les dalles en béton sont en fin de vie. Entre 2004 et 2006, des premiers travaux d’urgence avaient eu lieu pour assurer la sécurité des usagers, une portion passant même à 110 kms/h entre Nieppe et Bergues. Puis, en 2007, la DIR, qui prenait la suite de la DDE, a eu l’agréable surprise de voir une centaine de millions d’euros de l’Etat débloqués pour enfin prendre le problème à bras le corps plutôt qu’avec des rustines. « Depuis, on fait des travaux pour remettre le tout en état avec des enrobés, reprend Pierre Mirolo. Mais évidemment, ça prend du temps. » Et comme ça dérange des automobilistes, et lui le premier quand il emprunte la fameuse autoroute, la DIR a donc décidé d’accélérer la manoeuvre alors que la fin était à l’origine prévue pour 2011. « Vous savez, les travaux sont prévus pour perturber le moins possible. C’est pour cela qu’on fait les travaux plus vers la métropole en été par exemple. Mais nous avons des impératifs également : après octobre, on ne peut plus travailler… »
L’un des journalistes de DailyNord étant quand même particulièrement intéressé par l’A 25, on lui a quand même posé la question : « Certes, c’est bien beau, en 2011, c’est fini, mais pour combien de temps ?« . La réponse de Pierre Mirolo nous a mis du baume au coeur : « L’enrobé est donc un procédé différent des dalles en béton. Il faut l’entretenir. D’ici une dizaine d’années par exemple, il faudra remettre un tapis préventif. Mais ce seront des travaux sans commune mesure avec ce qu’on connaît actuellement. » On vous l’a dit en préambule : va falloir trouver d’autres excuses pour arriver en retard au boulot ces prochaines années…
Pour découvrir les travaux en cours, direction Bison Futé.
A lire ou relire sur DailyNord : – Bouchons, on remet le couvert ? – Notre grand format sur l’autoroute A1Ce contenu est © DailyNord. Si cet article vous intéresse, vous pouvez reprendre un extrait sur votre site (n’excédant pas la moitié de l’article) en citant bien évidemment la source. Si vous désirez publier l’intégralité de l’article, merci de nous contacter »
Vivent les prévisions à 10ans : dans le cas de l’A1 à l’entrée de Lille, la DDE avait probablement prévue que le goudron posé cet été ne ferait qu’un hiver…
Ils ont fait poser un revêtement bio-dégradable qui disparait par plaque de 50cm !
On peut dire qu’il a pris 10 ans en 6 mois 😉