DailyUne | Petite histoire Par Nicolas Montard | 02 mars 2010
On y a encore eu droit : la liste des étoilés au Michelin 2010 est tombée. Pas de nouvelles fracassantes pour la région (si la liste vous intéresse, c’est là), donc, nous, cette année, on a décidé de vous parler d’un ex-cuisinier de quelques restos gastronomiques. Bertrand Simon, qu’il s’appelle, est enseignant – en cuisine – depuis 1987, mais aussi le fondateur du site éponyme chefsimon.com. Une aventure qui fête ses dix ans. Et d’un coup de tête, le site est devenu l’une des références françaises en termes de recettes culinaires.
[singlepic id=1034 w=320 h=240 float=right]Le genre de success-story comme le web en a la recette. 2000 : le fils de Bertrand Simon part en classe verte. Un parent d’élève monte un site internet pour narrer les aventures de leurs rejetons. Le mâle qui sommeille en Bertrand Simon, alors enseignant après avoir travaillé dans plusieurs cuisines gastronomiques, se réveille : « Je me suis dit que s’il y arrivait, je pouvais aussi le faire. Du coup, j’ai construit des pages HTML à la truelle. » Le thème ? Pas grand-chose. Les pages perso du début des années 2000 en fait. Nouvel orgueil de mâle devant le désintérêt de sa femme : « Sabine ne s’y intéressait pas. Alors, j’ai commencé à mettre quelques cours de cuisine en téléchargement. Puis des recettes. »
2010. Sabine Simon n’est plus du tout désinteressée par le site de son mari. Elle a même rejoint le projet, où elle est désormais salariée pour s’en occuper durant huit heures par jour. Faut dire que chefsimon.com a pris une sacrée ampleur. 7 millions de visiteurs en 2009 pour 21 millions de pages vues. Ce qui place notre représentant régional dans le gratin des sites culinaires : onzième sur le plan hexagonal à l’issue des dernières fêtes de fin d’année. Au point que depuis octobre, le site lillois s’est professionnalisé : « De deux personnes, Sabine et moi, nous sommes passés à quatre. Un couple d’amis qui s’occupe de données que nous ne maîtrisions pas forcément. Afin de démultiplier la puissance de travail. »
La recette du succès ? (oui, on sait on fait un enchaînement de jeux de mots faciles, mais c’est trop tentant) : une ligne éditoriale, assure Bertrand Simon. « On souhaite apporter une information fiable, explique-t-il. Que des recettes faites maison. Des techniques que nous connaissons. Et pas de duplication de contenus. On ne veut pas faire du volume pour faire du volume. » Dans les dents de… on ne saura pas le nom. Mais aujourd’hui, avec une ligne éditoriale claire, chefsimon.com revendique 1500 pages de recettes et de techniques : des terrines, du pain ciabatta, de l’aile de raie pochée au Noily. Bref, tout ce qu’il faut quand on reçoit des amis et qu’on n’a aucune idée de ce que l’on va bien pouvoir leur cuisiner… Et un chef Simon adulé par ses lecteurs des fourneaux qui, au-delà des recettes classiques, apprennent aussi à cuisiner… Esprit pédagogique de l’enseignant oblige…
Et revanche sur le passé… Car au moment où le bonhomme s’est lancé en cuisine, la toque blanche n’était pas bien vue, se souvient-il. Autre époque : « Quand j’ai commencé, le cuisinier était quasiment la honte de la famille. Puis, fin des années 70 et années 80, c’était le règne du tout-préparé. Avec internet et la télévision, ça a changé… » Le cuisinier est désormais star, même si des émissions comme Top Chef (sur M6 en ce moment) le laisse quand même dubitatif : « Ça reste du show, ça ne reflète pas la vraie cuisine. D’ailleurs, mes élèves me le disent souvent quand ils voient les émissions. Ce qui me fait peur, c’est juste que certains idéalisent l’image de la profession. C’est un métier très dur, il ne faut pas l’oublier. »
En attendant, Bertrand Simon continue donc de jongler entre ses deux activités. Enseigner au lycée Michel-Servet (Lille) et animer son site et le blog qui va avec. Avec parfois des demandes très étonnantes : « Il y a des internautes qui me demandent d’écrire leurs cartes, car ils ne sont pas du métier. D’autres qui veulent que je les aide à remplir leurs bons de commande de cuisines… On fait parfois du coaching ! » Mais aussi plus sérieux, des demandes de précisions sur telle ou telle recette. Alors, le prof-internaute-chef corrige sa recette. « Les gens sont parfois bluffés qu’on leur réponde. Mais on veut garder ce lien. » Rappelé par le la devise de chefsimon.com : « Délibérément, obstinément, volontairement gratuit, libre, sans abonnement et sans visas. » Bien trouvé. Bon, faut que je vous laisse, j’ai promis à ma dulcinée de dépasser le stade des pâtes carbo…
Pour découvrir les recettes et techniques du chef, c’est sur chefsimon.com. Le cuisinier a aussi un blog par là. A lire ou relire sur DailyNord : – Guide Michelin : la cuisine est-elle machiste ?Ce contenu est © DailyNord. Si cet article vous intéresse, vous pouvez reprendre un extrait sur votre site (n’excédant pas la moitié de l’article) en citant bien évidemment la source. Si vous désirez publier l’intégralité de l’article, merci de nous contacter »
Cet article mérite une grosse mise à jour car aujourd’hui, le site chefsimon.com n’est plus qu’un gros agrégateur de contenu qui parasite la plupart des blogs de cuisine.
TOUTES les recherches de recettes sur Google font ressortir au moins une recette de chefsimon.com —souvent plusieurs—, mais lorsqu’on clique, on tombe sur une page générique avec une photo et un simple lien « Découvrir la recette sur le blog xxx » —la photo vient elle aussi dudit blog.
Ainsi, le site chefsimon.com, en plus de gonfler ses stats de pages vues, peut afficher sur cette page intermédiaire ses propres bandeaux de pub que les visiteurs devront subir avant d’arriver sur la recette du blog, sans que ce dernier n’en tire le moindre bénéfice.
C’est une pratique ignoble qui va totalement à l’encontre des propos tenus dans cet article.