Décidément cette élection ne nous aura rien épargné. Coup de théâtre, hier soir : contre toute attente, Alain Bocquet et son Front de gauche décidaient de ne pas fusionner leur liste avec le PS et Europe ecologie préférant partir seuls au second tour. Question de programme ? Quelle idée ! Non, question de places et de liberté de vote sur le budget notamment. L’affaire semblait entendue, dimanche, nous aurions droit à une quadrangulaire. Re-surprise, dès la fin de matinée, le Front de gauche s’asseyait de nouveau à la table des négociations et trouvait finalement un accord avant le dépôt de la liste ce mardi à 18h…
Bocquet faisant cavalier seul, ça ne manquait pas de panache. Rien de très surprenant de la part du député-maire de Saint-Amand qui, quelques jours auparavant, parlait de « gauche guimauve » à l’encontre de la majorité sortante PS-Verts (voir cet article de LibéLille). Et puis avec ce coup d’éclat, le vieux briscard communiste peaufinait sa stature de présidentiable pour 2012 (lire à ce sujet le post de notre ami blogueur Marc Prévost). Pour un risque minime. Car même avec un Front de gauche faisant cavalier seul, les chances de voir basculer la région à droite demeuraient extrêmement ténues. Bien sûr, le PCF n’était pas sûr de retrouver tous ses sièges au sein l’assemblée régionale. Mais l’indépendance a un prix. Finalement, le coup d’éclat n’était qu’un vulgaire coup d’esbroufe, destiné à faire monter les enchères. Du marchandage, rien d’autre. Mon tout servi par des déclarations à l’instar de celle entendue sur France Bleu Nord, où la tête de liste dénonçait « le mépris » du PS et qu’en conséquence « ce n’était pas acceptable ». Inacceptable hier, acceptable aujourd’hui. Le Front de Gauche n’a cependant gagné aucun des sièges supplémentaires qu’il réclamait (il demandait vingt places en positions éligibles, quand le PS n’en offrait que seize). Seule avancée par rapport à la veille ? Une pseudo liberté de ne pas voter le budget en cas de désaccord. Et après ça, on s’interrogera encore sur les raisons de l’abstention…
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N’oublions pas qu’Alain Bocquet avait aussi posé comme préalable à toute participation du FG au conseil régional, et ce avant même le 1er tour, le refus de toute subvention au profit d’entreprises privées.
Cette « non-participation » lui permet ainsi de ne pas avoir à s’en justifier plus tard.
Bien joué, mais vous venez de perdre un électeur…
Et oui DailyNord, ça vous étonne ? Moi, pas. On en arrive finalement à ce qui est prévu depuis le début, une union à gauche alors qu’ils se sont envoyés des piques toute la campagne. Suffit de voir la photo à la Une du site de Nord Eclair : http://www.nordeclair.fr/Actualite/2010/03/17/un-accord-arrache-au-bout-du-suspense.shtml. Regardez ces cow-boys des temps modernes qui sortent d’âpres négociations. Pitoyable.
Quant à Bocquet… Tout juste minable : alors qu’il pouvait se démarquer, le voilà qui rentre dans le rang. Dimanche, je n’ai pas été voter. Dimanche, je n’irai pas voter. Que ça plaise ou non à De Saintignon qui réclame des sanctions face aux abstentionnistes. Cette classe politique est une honte…