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Mon home stager prépare ma maison pour mieux la vendre

DailyUne | Petite histoire Par | 23 février 2010


DailyNord, dénicheur de tendances, on vous a dégoté un métier tout neuf. Le home staging que ça s’appelle. What ? Home staging. Ou comment bien vendre sa maison grâce à un professionnel qui va vous la préparer histoire qu’elle séduise un maximum de personnes. Etape quasi incontournable outre-Atlantique, le home staging a déboulé en France voilà trois à quatre ans. Et on compte déjà quelques dizaines de homes stagers dans le Nord – Pas-de-Calais. Avec une certaine efficience, à en croire les professionnels interrogés.

Vendre sa maison. On ne fait pas ça tous les jours. Et forcément, on manque un peu de pratique. Parfois, ce sont des choses toutes bêtes qui vont faire fuir l’acheteur. Comme une sonnette récalcitrante dès l’entrée par exemple. « Quand on achète une maison, on se braque sur des petites choses. Comme une sonnette défectueuse ou une prise électrique dangereuse, témoigne Michel Dehoux, responsable de l’agence Avéo à Lens. L’acheteur va effectuer la visite avec ces détails à l’esprit. Et malgré les points positifs du logement, il risque de garder cette première impression négative. » Il est comme ça notre acheteur : prêt à s’endetter sur 20 ans et à claquer des dizaines et dizaines de milliers d’euros, mais sourcilleux sur une bricole à deux francs six sous. Paraît même que l’acheteur va se faire une idée du bien dès les 90 premières secondes. Du coup, ce petit détail anodin aux yeux du proprio peut faire considérablement baisser le prix du bien quand il ne fait pas carrément capoter la vente. Dieu merci, on a inventé le home stager. Son boulot ? Remédier à ces petites bricoles et retoucher à la déco.

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Exit le portrait de mémé

Ma déco ? Qu’est-ce qu’elle a ma déco ? Un mur jaune fluo, la chambre du petit dernier non rangée depuis six bons mois, des photos de vous et votre compagne lors du dernier meeting de tuning, ou que sais-je encore. Oui, je sais, vous les adorez ces photos. Mais faut aussi se mettre à la place de l’acheteur. « L’acheteur peut avoir du mal à se projeter dans votre déco. » Mission du home stager ? Gommer tout cela. Explications d’Aurélie Lingier, home stager également, du côté de Douai : « On enlève les cadres trop personnels, on effectue quelques petits travaux de peinture par exemple pour remettre un mur en blanc, plus neutre. »

En somme, le home stager c’est un peu un décorateur d’intérieur ? Eh non, loupé. « C’est le contraire », rectifie Michel Dehoux : le home stager s’évertue à dépersonnaliser le bien quand le décorateur s’emploie à le personnaliser. Michel Dehoux ou Aurélie Lingier ne se contentent pas de ranger ou de bouger quelques meubles pour dégager de l’espace. Ils jettent aussi un oeil sur l’extérieur (des fois que vous n’auriez pas tondu la pelouse depuis deux ans), ils peuvent aussi organiser les visites, et parfois encore, ils remontent leurs manches : des travaux toujours légers (peinture, tapisserie, sols souples), car le home stager n’est pas là non plus pour rénover le bien. Bref, on s’évertue à présenter le bien sous son meilleur jour. Comme pour une voiture qu’on va briquer, astiquer, aspirer et vider avant de la mettre en vente.« On se met à la place de l’acheteur, poursuit Michel Dehoux. Notre travail vise à éliminer tout ce qui peut amener à discuter le prix. » L’objectif est de favoriser la vente au meilleur prix. Sans toutefois faire des miracles : le home staging ne permet pas non plus de vendre des dizaines de milliers d’euros au-dessus du marché.

Home stager, passage obligé outre-Atlantique

On a rien inventé. Outre Atlantique, le boulot existe déjà depuis belle lurette : « Aux Etats-Unis, 70% à 80% des personnes font passer un home stager avant de vendre leur maison. Et en Suède, ce sont à peu près les mêmes chiffres », nous apprend Michel Dehoux.

En France, la toute jeune profession tente de se structurer. Entre les indépendants comme Aurélie Lingier, et des réseaux émergents comme Aveo -créé en 2008, 35 agences en France- auquel appartient Michel Dehoux. Et comme souvent dans les nouveaux métiers, « on voit de tout et n’importe quoi », selon Michel Dehoux. « Des personnes arrivent dans la profession sans connaissances simplement parce qu’elles ont vu Valérie Damido sur M6. » Car nulle formation n’est exigée et quiconque peut s’improviser home stager.

Pour le moment, la prestation essaye de s’inscrire dans les mentalités. Tant auprès des propriétaires que des agences immobilières. Michel explique ainsi que des partenariats sont en cours avec des réseaux nationaux d’agences immobilières.

Délai de vente raccourci

Installée depuis novembre après une formation, Aurélie compte deux clients à ce jour. Elle évoque son travail dans la première maison : « J’ai dû enlever les objets personnels, parfois détapisser, refaire la peinture dans toutes les pièces, redisposer les meubles, en enlever certains pour donner une impression d’espace. » Et pour finir « ajouter des bougies, changer des rideaux… » Mon tout réalisé durant une petite semaine pour la modique somme de 550 euros. Autant dire une petite bagatelle pour une maison estimée à 145 000 euros. L’ampleur du travail et le prix de la prestation dépendent naturellement du bien. Toutefois, l’intervention ne doit pas dépasser 2% à 3% du coût de la maison ou de l’appart. 2% à 3% sur un bien à 150 000 euros, ce n’est pas négligeable, d’autant qu’il y a déjà les frais de notaire, d’agence, de diagnostic immobilier… De quoi rebuter le propriétaire. Michel Dehoux a la réponse : « La marge de négociation tourne en général autour de 10 à 12% pour une maison. Une fois que le bien est mis en valeur, cette marge de manoeuvre est ramenée autour de 5%. » En somme, le coût du home staging serait largement compensé.

Question posée à nos deux home stagers : est-ce que ce relooking porte ses fruits ? Pour Aurélie, dans les deux cas, la maison est partie peu de temps après alors qu’elles étaient en vente depuis parfois six mois. Deux maisons, difficile toutefois d’en tirer des conclusions. Mais Michel Dehoux bénéficie d’un peu plus de recul. Installé depuis plus d’un an à Lens, il compte déjà une vingtaine d’interventions à son palmarès. Il évoque les statistiques d’Avéo : une maison en vente depuis six mois – un an part en moyenne dans les 20 jours suivant le passage du home stager. Et il se souvient même d’une maison si bien réorganisée, que le client a finalement décidé de la conserver !

(Diaporama : aperçu des réalisations d’Aurélie Lingier)

Le site d’Aurélie Lingier
Le site d’Avéo Lens
En savoir davantage sur le home staging avec ce site ou celui-ci.

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