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Près d’Hénin : la fabrique à poupées qui ne disent jamais non

DailyUne | Petite histoire Par | 20 janvier 2010


Encore un produit made in Nord que la France entière va nous envier à coup sûr. La poupée gonflable. En latex naturel, s’il vous plaît. Vous l’ignorez sans doute, mais le seul producteur de sex toys en la matière est issu de nos latitudes septentrionales. Eh oui. Nichée à Courcelles-lès-Lens tout près d’Hénin-Beaumont, la discrète PME Domax fabrique et commercialise des produits érotiques : godemichés, lingerie et surtout des poupées. Au total, ce sont quelque 1 500 articles qui sortent d’ici chaque mois rien que pour le plaisir.

[singlepic id=947 w=320 h=240 float=left]Elle s’appelle Laetitia. 1,65 m, 95- 60-90. Tantôt blonde, brune ou rousse. Elle ne parle pas pendant les matchs de foot, elle est toujours partante, jamais contrariante, et en plus, lorsque vous en avez assez de la voir, vous pouvez la ranger dans un tiroir ou un placard. La femme parfaite en somme (on plaisante, on précise). Non, pas la peine de vous précipiter, y’en aura pour tout le monde. Promis juré. On a même trouvé une boîte qui les fabrique à la chaîne par paquets de vingt. Dans le très discret atelier (aucune enseigne) de Courcelles-lès-Lens, chaque mois, ce sont quelque 200 poupées qui sortent de la chaîne (plus de 1 500 articles si on ajoute les autres produits de la société). Destination les quatre coins de la France, mais aussi l’Allemagne ou le Benelux via le site internet de la société, les salons érotiques, les sex shops, les clubs libertins, les grossistes… Logique. Car d’après son responsable, Dominique Berger, Domax est « la seule en Europe » à travailler le latex naturel dans l’industrie du plaisir. Un latex venu de Malaisie et issu de la sève de l’hévéa. Bien. Mais ça change quoi tout ça ? Beaucoup de choses à entendre Dominique Berger qui vante fort légitimement les qualités de ses produits. « La texture est plus lisse et plus douce, plus proche de celle de la peau. Sans couture, le latex est aussi plus chaud. » Incollable sur le latex, notre homme. « Le latex naturel est un produit noble, hygiénique utilisé notamment pour les gants médicaux ou les préservatifs. » Et aussi « plus résistant », pour ceux qui décideraient d’en faire un usage intensif. Rien à voir, toujours selon le boss, avec ces poupées made in China en PVC. Eh oui, au rayon érotique aussi, l’Asie inonde le marché hexagonal.

Les hommes préfèrent décidément les blondes

Dominique Berger a repris en 2004 l’affaire alors domiciliée en banlieue parisienne. « J’ai acheté l’usine mais je ne savais pas où la mettre », rigole-t-il. Un personnage, ce Dominique. Cinquante-trois balais et un parcours pour le moins atypique : boulanger durant 27 ans (« d’apprenti à directeur général »), patron de boite à Hulluch près de La Bassée durant cinq ans, avant de s’associer à son ami Max pour reprendre l’entreprise. Forcément, ça le fait sourire ce parcours.  Mais il y trouve une logique: « entre la boulangerie et la discothèque, le point commun, c’est le travail de nuit ». Et entre la discothèque et l’industrie érotique ? La gent féminine, bien sûr, même si ces nouvelles filles sont désormais en latex.

Existant depuis les années 80, la société (ex France Latex, ex Ludix) a connu de beaux jours employant jusqu’à sept à  huit salariés. Oui, mais c’était avant l’avènement d’internet, avant la concurrence asiatique. Désormais, Dominique travaille seul. Mais sa PME résiste. Et même mieux à l’entendre puisqu’il annonce un fort joli « +10% » du CA entre 2008 et 2009. La crise aurait-elle du bon et inciterait-elle à davantage de câlins ? Qui sait… Faut dire aussi que notre homme a lancé en 2009 quatre modèles de poupées doucement prénommées Doll, Sweet Doll, Full Doll et Swett Full Doll. Gonflables ou remplies de billes, blondes, brunes ou rousses, douze modèles au total. Et même en matière de poupées, allez savoir pourquoi, mais les hommes semblent préférer les blondes. Question qui vous brûle les lèvres, combien ça coûte une femme latex ? « Ici, nous sommes dans de la moyenne gamme: entre 68 euros et 700 euros. » De la moyenne gamme à 700 euros ?!? « Il existe des poupées à 7 500 euros », confie Dominique Berger. Des poupées de luxe entièrement personnalisées selon les désirs de leur acheteur (si vous avez toujours rêvé d’une Brigitte Bardot ne prenant pas une ride, par exemple) et avec un lot d’innovations à couper le souffle.

[singlepic id=949 w=320 h=240 float=right]Entretenu par ses poupées

Car on pourrait penser que c’est tout bête une poupée gonflable. Qu’il s’agit d’un vulgaire ballon de baudruche amélioré, eh bien, pas du tout. Il faut sans cesse inventer. Toujours en quête d’un meilleur réalisme, du détail, du nouveau gadget. Par exemple dans sa gamme, Dominique Berger propose désormais une poupée dont les seins peuvent gonfler selon l’envie de Monsieur. Explications: « Si on veut des seins plus gros, on masse les cuisses et les hanches. » Et si on vient à se lasser des blondes à fortes poitrines ? On fait l’inverse, on masse les seins. Encore un truc, que seules les femmes latex savent faire.

Si Domax produit aussi toutes sortes de sex toys -toujours en latex naturel- tels que les godemichés (150 références, de toutes les tailles, de toutes les couleurs, souples ou rigides) et de la lingerie, Dominique Berger reconnaît volontiers que c’est bien « la poupée qui (le) fait vivre ». Et il le leur rend bien. Ses poupées sont l’objet de multiples attentions dans le process de fabrication. D’ailleurs, prière de ne pas trop en dire sur le procédé industriel, toujours à cause de cette fichue concurrence. Une fois sorties de leur bain de latex, séchées et démoulées, chaque poupée est ainsi l’objet de quatre à cinq contrôles. Et malheur à celles qui ne réussissent pas le test de passage, celles qui témoignent d’une fuite ou d’une déchirure, même minime. 10% à 15% des poupées finissent ainsi au rebus. On vous l’a dit en préambule, ici, on ne fabrique que des femmes parfaites.

Le site de Domax


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5 Commentaires

  1. Cool, enfin une femme qui ne se dégonfle pas!!!

  2. Mort de rire c’est vrai en plus a 5 kilometres de chez moi ca en plus
    écroulé de rire
    c’est super

  3. Très intéressant comme article. Je suis tombé dessus en faisant une recherche sur Ludix dont vous évoquez rapidement le nom… après avoir visionné une vidéo rétro de Bains de minuit (Ardisson) où il est justement question de cette usine à l’époque. Voici le lien : http://www.ina.fr/video/I08086124

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