Vu du côté de l’Observatoire des subventions: les subventions accordées aux syndicats par la Région en 2009… Quelque 850 000 euros au total. Champion des subventionnés? La CGT avec la modique somme de 220 000 euros (on arrondit) en 2009. Viennent ensuite FO et CFDT (165 000 euros chacun), puis la CFTC (110 00 euros), etc. Mon tout calculé en fonction de leur représentativité. Naturellement, ces subventions n’interdisent pas d’autres subventions plus ponctuelles pour un congrès par exemple. Qu’une collectivité alloue des fonds à une organisation censée défendre les salariés, rien à dire. Non, en revanche, ce qui étonne, c’est cette petite phrase dans la convention entre les parties: « la participation régionale s’entend dans le cadre de l’intérêt du développement économique et social régional à l’exclusion de tous motifs ou buts d’ordre politique ou de participation aux conflits de travail au profit de l’une ou l’autre partie ». A l’exclusion de tous motifs ou buts d’ordre politique… Oui, vous avez bien lu. (Source: Observatoire des subventions)
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Vous n’avez pas honte de brocarder nos syndicats ? La France a depuis longtemps le bonnet d’âne en terme de syndiqués (à peine 10%). Il est donc logique que le CR consacre des sommes substantielles en direction des espèces en voie disparition….
A chacun de juger, selon sa sensibilité politique, du bien fondé de ces subventions. L’idée de cette brève n’est pas de les remettre en cause : la défense des salariés reste nécessaire. Non, ici, il s’agit simplement de relever la condition d’apolitisme à laquelle est lié l’octroi de ces subventions. C’est un petit pied de nez, sans autre prétention.
Nous pouvons cependant pousser plus loin la réflexion. Oui, la France avec 7-8% de syndiqués (5% dans le privé) arrive très très loin derrière les pays scandinaves dont les taux de syndicalisation dépassent parfois les 90%. Mais les modèles français et nordiques n’ont strictement rien de comparables. La question est donc comment développer le syndicalisme en France? Par une réflexion -pour ne pas dire une mutation- sur le modèle syndical hexagonal? Ou par l’octroi de substantielles subventions qui, versées d’année en année, n’ont jamais permis de faire décoller le syndicalisme en France?