Rouler en voiturette, forcément, on voit déjà des sourires s’esquisser. Pourtant, l’automobiliste-sans-permis semble bien avoir changé ces dernières années. Question de logique. Avec la hausse des suspensions du précieux sésame, il n’a parfois pas le choix. Et même qu’un nouveau marché semble être né : la location de voitures sans permis.
Le site internet est tout frais. « Je l’ai lancé en septembre, j’ai encore beaucoup de choses à changer dessus. » Anthony Desnaerck (22 ans !) a créé sa société I-Cars en mai dernier. Inspiré par la mésaventure survenue à un de ses amis: « Il était commercial et à la suite d’un retrait de permis, sa société lui avait loué une voiture sans permis ». Pas d’autre choix si on veut conserver un minimum d’autonomie. Avec 98 000 permis annulés en 2008 en France, faute de points (11% de plus qu’en 2007 et 29% entre 2006 et 2007), le jeune marché de la location de voiture sans permis apparaît sans doute comme prometteur. En l’espace d’une grosse année, la région a ainsi vu deux sociétés se créer: Moving car lancée en 2008 et I-cars à Bondues (Lille). Et en apparence, la demande est bien réelle. La preuve: « J’ai trois véhicules et aujourd’hui, ils sont tous en circulation », indique Anthony Desnaerck. « En septembre, ils étaient loués à peu près 75 à 85% du temps. » Plutôt encourageant pour la jeune boite. Même que notre jeune entrepreneur confie son intention d’agrandir son parc véhicules.
Mais qui peut bien avoir envie de louer une voiture sans permis ? Naïvement, on se dit qu’il s’agit forcément de personnes n’ayant d’autre choix. Comme des automobilistes momentanément privés de leur permis de conduire, par exemple. « C’est sûr que j’ai beaucoup de clients qui ont vu leur permis suspendu. » Pour alcoolémie par exemple (« dans ces cas là, j’hésite à louer ») ou parce que le décompte des points était tout bêtement arrivé à zéro. Mais les contrevenants ne sont pas les seuls clients d’Anthony. « J’ai de tout comme clients. Par exemple, j‘ai un couple qui roule en scooter la semaine et vient louer une voiture pour le week-end. » Et aussi « des commerciaux, des chefs d’entreprise… » « C’est plutôt une clientèle active entre 30 et 60 ans », résume le responsable d’I-Cars. Bref, pas franchement l’image qu’on peut couramment se faire de l’automobiliste-sans-permis. « On voit des gens portant la cravate au volant de mes voitures. » Mince, le cliché du pot de yaourt en prend un coup ! Et Anthony enfonce encore un peu plus le clou: « Vous savez, maintenant les voitures sans permis ont les vitres électriques, la radio-CD, la clim. »
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En voilà une bonne idée. Fonder sa boîte à 22 ans, je dis bravo et bonne continuation!