« Chéri (e), ce soir, j’irais bien voir un striptease ». Pas sûr que votre moitié accepte votre proposition d’emblée. Pour le (la) convaincre, vous pourrez peut-être lui faire lire les quelques lignes qui suivent. Car, d’après Strip Prod, une entreprise basée à Valenciennes, se dévêtir sur scène serait autre chose que la vulgarité véhiculée par certaines émissions télévisées ou salons « grand public ».
[singlepic id=489 w=320 h=240 float=left]« Des personnes qui veulent que le striptease aille plus loin ? Il y en a beaucoup, on reçoit trois ou quatre mails par jour à ce sujet ! Mais on refuse tout de suite. Chez nous, le striptease est un spectacle. Ce n’est pas de la prostitution. » Ni du X d’ailleurs, l’autre cliché auquel se trouvent confrontés les stripteaseuses et chippendales de Strip Prod, une entreprise installée depuis 4 ans à Valenciennes : « L’image n’est pas très nette. Le striptease souffre d’amalgame avec la prostitution et le X. Mais pour ça, la télévision n’aide pas. Tout comme les salons de l’érotisme. Une actrice X qui fait un striptease, ce n’est pas la même chose que nos spectacles. »
Mais alors, c’est quoi le striptease se demande le journaliste ? « C’est un spectacle à part entière, résume Hubert, webmaster de Strip Prod. Que l’on répète, que l’on travaille et que l’on présente. C’est quelque chose de beau, pas de vulgaire, le nu est juste la touche d’émotion finale. » « D’ailleurs, à la fin des spectacles, renchérit Alexandra, la gérante et stripteaseuse (notre photo avec Ryan), les femmes viennent souvent nous voir. Parce qu’elles ont aimé notre prestation, parce que nous n’avons pas dévalorisé l’image de la femme. » Pour Ryan, jeune chippendale, aussi ? « Un peu moins. Il y a quand même le côté machiste et rivalité des hommes ! »
A entendre l’équipe (qui, au complet, se monte à une quarantaine de stripteaseuses et chippendales, oeuvrant dans toute la France et le Luxembourg), le striptease serait en tout cas une affaire qui marche. Même en temps de crise, où les particuliers (de toutes catégories sociales) n’hésiteraient pas à dépenser près de 280 euros pour faire la fête. « Nos clients sont à 70% des particuliers, à 30% des professionnels, reprend Hubert. Pour les particuliers, on parle de fêtes d’anniversaire, d’enterrements de vie de garçon, pour les pros, ce sont des restaurants, des discothèques, des comités d’entreprise (grandes comme petites), voire même des manifestations de tuning. » Et là encore, on trouve parfois des demandes étonnantes : genre un striptease à la fin d’une communion. « Là aussi, nous avons refusé. Même si les enfants sont couchés, ça ne correspond pas à l’évènement. » On ne leur a pas encore proposé l’enterrement…
A entendre Alexandra et Ryan, deux des régionaux de l’étape dans le monde de Strip Prod qui enchaînent chacun 4 à 8 contrats par semaine (prestation de 20 minutes, 1h de présence sur place en moyenne), le striptease est avant tout une passion. « J’ai toujours aimé le sport et danser en discothèque, rappelle Ryan. Au point de devenir gogodancer avant d’être fasciné par un show de striptease. » Histoire à peu près similaire pour Alexandra, qui, de danseuse dans une troupe de music-hall, a fait le grand saut suite à la défection d’une amie dans le monde du striptease. Pour les artistes, le striptease est donc avant tout une passion qu’on ne peut se forcer à pratiquer. « Il faut y aller avec le sourire », continue Ryan. « Afin de captiver le public, renchérit Alexandra. On a un énorme pouvoir de séduction sur les gens. A la différence d’un autre spectacle, lorsque vous démarrez votre striptease, autour, tout s’arrête. » Et la famille dans tout ça, pas trop difficile d’expliquer son métier ? « Au début, ma compagne trouvait ça vulgaire, se souvient Ryan. Maintenant, elle me cherche des contrats ! » « La famille ne m’a pas posé de problèmes, c’est un métier, confirme Alexandra. Le striptease reste un spectacle. Après, je pense que dans la vie sentimentale, il faut aussi que le conjoint soit un passionné, du moins qu’il comprenne ce que nous faisons. »
Suffit-il d’avoir une plastique parfaite pour une demoiselle ou un tas de muscles pour un homme pour pouvoir se lancer dans le striptease ? Non à entendre l’équipe de Strip Prod. « Il faut bien sûr un physique agréable, c’est nécessaire ! Mais quand nous recrutons, nous regardons aussi le mental, le côté artistique, acteur, le style. Il n’y a pas de règles bien établies. Par exemple, en ce moment, nous avons deux candidatures : un champion de France de culturisme et un jeune homme 1,80 m, 68 kilos. Il n’est pas dit que nous allons prendre le culturiste. » D’autant qu’il faut aussi savoir parler et être à l’aise en société, les stripteaseuses et chippendales de Strip Prod étant censés rester après le spectacle pour échanger quelques dizaines de minutes avec les fêtards du moment. Quant à l’âge, la limite n’est pas bien précise (à part la majorité bien sûr) : « Les stripteaseuses ou chippendales vont s’arrêter d’eux-mêmes. Nous avons eu le cas d’une stripteaseuse qui s’est arrêtée à 40 ans. Mais elle était très sportive, elle ne faisait pas son âge. En fait, quand le mental et le physique s’épuisent, on sait qu’il faut s’arrêter. »
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