D’un côté le boulot, de l’autre le jeu. Depuis tout gosse, on nous a opposé les deux, privilégiant le premier au second. Le sérieux au plaisir. Defifoo, une petite boîte de Hem (près de Roubaix) propose de réconcilier les deux notions. Avec un credo : le ludique peut servir le monde de l’entreprise. On appelle ça de l’ingénierie ludique. Et ça n’a rien de farfelu.
[singlepic id=444 w=320 h=240 float=right]Ingénierie ludique. Deux mots qu’on ne s’attend pas à voir cohabiter. Antinomiques presque. Alexandre Joubert, le Monsieur Comm’ de Defifoo, sourit du petit effet. Oui, faire jouer ses salariés ne signifie pas une perte de temps pour l’entreprise. Oui, le jeu peut se révéler vertueux au sein de cette même entreprise. Onze ans que Defifoo existe (créée avec le jeu de société éponyme vendu à 400 000 exemplaires), mais la société hémoise se consacre depuis deux ans quasi exclusivement à l’ingénierie ludique (95 % de son chiffre d’affaires). Et cette PME (une dizaine de salariés) connaît un développement bien singulier : un chiffre d’affaires en hausse de 50% avec des pointures en guise de références. Au choix : Areva, Total, Orange, Kiabi, Arc international… Bigre. Pas le genre de boîtes à claquer l’argent bêtement.
Forcément, on se demande bien à quoi cela peut ressembler de l’ingénierie ludique. Illustration. « Kiabi a une école de chefs de magasins. Nous leur proposons des séminaires d’intégration basés sur un jeu développé par nos soins : la Conquête des continents. Le but est de se faire la guerre pour conquérir le plus de continents. Ils sont ainsi obligés de faire connaissance et de travailler en équipe », résume Alexandre Joubert. Un peu plus motivant que le séminaire classique parsemé d’exposés didactiques pour ne pas dire soporifiques. Mais l’intérêt n’est pas d’amuser les salariés. « Le divertissement ne nous intéresse pas, poursuit Alexandre Joubert. Ce n’est pas la finalité, nous ne sommes pas une entreprise événementielle. » Le jeu demeure simplement un outil destiné à mieux faire passer le message du client : amener des gens à faire connaissance, à s’impliquer, dynamiser une formation… Ou tout simplement mieux connaître ses collaborateurs. Logique, on se lâche davantage dans un jeu, que dans un académique séminaire. « Au travers d’un petit jeu, on dévoile davantage de sa personnalité. Cela permet de révéler certaines personnalités, certains leaders », témoigne Alexandre Joubert. « Notre objectif est de dire au client que la richesse est peut être déjà là. »
Allez, on s’offre un second exemple : l’OVNI, objet volant nécessairement intact. Le principe ? « Les équipes disposent de matériel et doivent réussir à lancer un œuf d’une hauteur de trois mètres sans le casser. » Dit comme ça, cela ressemble à une vulgaire attraction de kermesse. L’intérêt est pourtant réel. « La première chose qu’on se dit, c’est que c’est impossible. On leur répond alors que c’est possible. Le but est de dérouter les gens individuellement et de les amener ensuite à travailler et à réfléchir ensemble. » Mon tout étant suivi d’un débriefing afin d’expliquer clairement ce que tout le monde aura ressenti durant le jeu. Selon Defifoo, l’impact d’un jeu est tout simplement énorme: « on retient 10% en lisant, 20% en écoutant, 80% en vivant l’expérience ».
Depuis deux ans, Defifoo a ainsi concocté une centaine de jeux différents. Simples ou particulièrement sophistiqués. Destiné à quelques dizaines ou à quelques centaines de personnes. Mais tous taillés aux besoins du client. « On essaye toujours d’adapter le contenu aux désirs du client. Nous ne vendons pas de prestations toutes faites, nous aidons le client à formuler ses besoins. » Des besoins très variés. Chez Areva, on désirait par exemple briser la glace lors d’un séminaire de 200 personnes de nationalités différentes. Au Crédit agricole, on souhaitait une implication forte des salariés sur la question du handicap… Autant de besoins qui ont trouvé une réponse à travers le jeu et ses vertus insoupçonnées.
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