L’alcool et les cahuètes étaient prévus pour sept. Mais, par un prompt renfort, nous nous vîmes une douzaine. Les copains des copains se sont pointés et à 2h, la réserve était désespérément à sec. Sous nos latitudes arrosées, il n’en faut guère davantage pour gâcher la fête. Dieu merci, depuis deux ans sur Lille, Alerte apéro remplit le frigo et livre les alcools à domicile jusqu’au bout de la nuit (enfin presque). L’idée est peut-être farfelue, mais ça marche.
Un petit paradoxe qui fait sourire Thomas Cubizolles. Lorsque ce jeune entrepreneur (alors âgé de 21 ans) a lancé Alerte apéro, Lille demeurait la seule grande ville de France dépourvue d’une pareille offre. Un comble dans une région réputée pour sa soif de fête. Comme client, le jeune homme avait déjà goûté au concept à Clermont-Ferrand (« la première ville de France à le développer »). Si ça marchait en Auvergne, aucune raison que cela ne fonctionne ici. Evident. « L’étude de marché a été vite faite », plaisante Thomas Cubizolles. [singlepic id=147 w=320 h=240 float=left]Et ça marche! Deux ans plus tard, Alerte Apéro a embauché deux employés et annonce une franchise à Amiens au printemps.
D’autres ont bien essayé de copier l’initiative dans la métropole, sans succès. Car la marge de manœuvre demeure étroite avec la nécessité de pratiquer à la fois des prix suffisamment attractifs et de proposer un service rapide. Discret sur son chiffre d’affaires, Thomas Cubizolles évoque une éloquente progression mensuelle de « 15% les six premiers mois de son ouverture ». Le secret de cette réussite selon lui ? Des tarifs guère plus élevés qu’à l’épicerie arabe du coin (« notre concurrent direct »). Comptez 18 euros la formule éco avec l’alcool de base (vodka, gin, whisky…) accompagné de ses softs et de ses biscuits apéros. Glaçons en prime.
Bières, vins, snack, et même des éthylotests ou des préservatifs. L’enseigne de la rue Solférino livre essentiellement à Lille (70%) et parfois dans les alentours immédiats (Marcq-en-Baroeul, Villeneuve d’Ascq, Wattignies…). La clientèle ? Des trentenaires le week-end, plutôt des étudiants en semaine. Grâce à eux, la livraison à domicile peut tourner sans répit. De 21h à 4h en semaine, de 21 à 5h à partir du jeudi. Pas évident tous les jours. « On vit en décalé », indique le gérant d’Alerte apéro. Et plus les autres s’amusent, plus les livreurs bossent. Le coup de bourre ? « Le week-end entre 23h et 2h du matin. » Lorsque les épiceries de quartier sont fermées et que plus personne ne veut ou ne peut prendre la voiture.
Décalé dans les horaires, décalé aussi avec la légèreté du monde de la nuit. Car à l’heure où les restrictions pèsent sur la vente d’alcool, Thomas Cubizolles doit veiller à quelques précautions. Par exemple, livrer à une adresse et non dans la rue ou dans une voiture. Ou s’assurer que la personne qui réceptionne la livraison est bel et bien majeure. Des contraintes, certes, mais aussi une consolation: l’accueil de la clientèle. Et quel accueil! « On est reçu comme le messie », s’amuse le jeune responsable d’Alerte apéro. Rien à voir avec un livreur de pizzas réglé à la va-vite sur le seuil de la porte d’entrée. « Une fois sur deux, on est invité à boire un verre ! » Naturellement, pas une goutte d’alcool pour le livreur. « Ah, oui c’est vrai, vous conduisez, nous disent les clients. » Ça coule de source.
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Marrant cet article…
Baaa surtout que c’est super cher alerte apero ^^ et niveau livraison rapide faudra y repasser j ai attendu presque une heure la derniere fois et laisse tomber l’amabilité…. y a largement mieux sur lille !
C’est un concept qui se développe petit à petit. Mais c’est quelque chose de très novateur par ce qu’elle appelle à une forte demande ( surtout les jeunes ). Par contre je sais qu’au niveau des prix, les apéros et/ou alcools sont deux fois plus chères. Ce qui est tout à fais normal surtout si le dernier recours est de commander son apéro via Internet. C ‘est le prix à payer…