DailyUne | Petite histoire Par Nicolas Montard | 19 février 2009
Au milieu de la zone d’activités seclinoise (à proximité de Lille), le bâtiment est discret. Pourtant, l’adresse est connue de Gand à Paris. Enfin dans certains cercles. Car si chez Verbaere Sport, on vend des voitures, on ne vend pas n’importe quelles marques. Plutôt celles de luxe comme Ferrari, Maserati ou Lotus. Quelques jours après notre dossier sur la crise automobile dans le Nord, un peu de rêve avec le portrait d’une concession hors catégorie.
« Pour eux, c’est un peu comme le magasin de jouets. » Dominique Verbaere sourit en prononçant cette phrase, installé sur un tabouret de bar. D’un côté de la passerelle, les « jouets » trônent fièrement : Ferrari, Maserati, Lotus. Rutilantes. Et même si personne n’a l’air de vouloir pénétrer dans la concession en ce mardi après-midi, de petites tables surmontées de coupes de champagne et disséminées ici et là entre les bolides laissent entendre qu’ici, on est prêt à recevoir. [singlepic id=136 w=320 h=240 float=left]Et à choyer : « Les clients, on s’en occupe, reprend le PDG. Café le matin, coupe de champagne à partir de midi. On les traite par rapport aux produits qu’ils viennent acheter, des voitures de luxe. C’est comme quand vous allez chez Hermès ou Vuitton. »
UNE FERRARI A PARTIR DE 40 000 EUROS
Ceux qui n’ont pas l’occasion d’aller chez Hermès ou Vuitton le croiront sur parole. Et apprendront de la bouche de Dominique Verbaere que la concession dispose d’une clientèle assez hétéroclite : « Beaucoup de chefs d’entreprises ou de professions paramédicales, de toute la région et au-delà jusqu’à Reims, la Normandie, Paris ou la Belgique.» Des sportifs ? « Non, ici pas énormément. Mais nous avons souvent des artisans ou commerçants. Ceux qui atteignent la quarantaine qui ont envie et peuvent se faire plaisir. » Pour moins cher qu’on ne l’imagine, même si le budget reste conséquent et que l’entretien se négocie à partir d’un forfait à 1 000 euros : « Vous pouvez acheter une Ferrari à partir de 40 000 euros, on a même des Lotus qui démarrent à 25 000 euros. » Enfin, ceux pour qui l’argent n’est pas, mais vraiment pas un problème, peuvent viser beaucoup plus haut : « La F 40, on l’a vendue à quelqu’un de la région. 300 000 euros, 1 à 2 ans d’attente. » De quoi se faire plaisir sur route ou plutôt sur circuit, l’une des petites attentions d’ailleurs du groupe Verbaere, qui organise souvent des manifestations avec les propriétaires des bolides.
A 56 ans, le père de deux enfants, coureur automobile reconnu à ses heures, s’imaginait-il un jour vendre des Ferrari ? « Mon père tenait le garage de la Lys à Nieppe. Il commercialisait les Alpine. Moi, en reprenant le flambeau, j’ai toujours souhaité accrocher des marques mythiques. » Et les années d’expérience ne l’empêchent pas d’être toujours aussi enjoué sur ses petits bijoux, qu’il souhaite choyer autant que ses clients : « Nous avons quatre personnes à l’atelier. Dont un mécanicien spécialisé en compétitions et véhicules historiques. Dernièrement, on a entretenu une Pantera, une des voitures mythiques des années 70. »
DES REGLES DRACONNIENNES
Ses employés justement, le choix ne doit pas être le même que dans les autres concessions du groupe (Verbaere possède quatre garages autour de Lille, les trois autres vendant des marques « classiques ») ? « On fait très attention aux gens que l’on embauche sur le site, confirme-t-il.[singlepic id=134 w=320 h=240 float=right] Il faut des références de moralité, des gens discrets pour des clients qui souhaitent rester discrets. » Et une sécurité au top : « C’est indispensable, il y a des caméras partout, les livraisons de voitures se font avec des règles de sécurité draconiennes. Lorsque nous organisons une manifestation, nous prenons un service de sécurité. »
Pour autant, Dominique Verbaere ne se veut pas élitiste. Car n’importe qui peut entrer dans la concession seclinoise. « On a souvent des curieux qui passent, confirme-t-il. Des gens du coin, ou de passage. Mais il n’y a jamais de problèmes, ils savent qu’ils ne doivent pas toucher les véhicules et y font très attention. »
Et la crise, alors ? Le PDG, s’il suit forcément le phénomène, avoue ne pas être particulièrement inquiet pour sa concession de luxe : « Il n’y a pas eu de baisse des ventes en fin d’année (la concession vend à peu près 150 véhicules par an, contre 500 à 600 dans ses autres points de vente plus classiques). J’ai des gens qui ont revendu leur entreprise, donc ont du pouvoir d’achat, d’autres qui ont fait des allers et retours en Bourse. Mais l’intérêt, c’est d’avoir un portefeuille de clients varié. »
Ce contenu est © DailyNord. Si cet article vous intéresse, vous pouvez reprendre un extrait sur votre site (n’excédant pas la moitié de l’article) en citant bien évidemment la source. Si vous désirez publier l’intégralité de l’article, merci de nous contacter »
Ben moi j’ai acheté une 308 diesel 😉