Le monde selon moi | Petit théâtre de Martine Aubry Par Marc Prévost | 19 juillet 2008
SINE DIE
19/07/2008
Incroyable cette affaire Siné vs Charlie Hebdo ou plutôt Siné vs Val. Car il est quasi évident que l' »affaire » se double d’un profond différend entre personnes. Val et Siné se détestent même pas cordialement. Question de générations. Querelle des anciens et des modernes, etc…etc…Siné assassiné. Siné viré sans préavis. L’énergumène Siné accusé d’illustrer les Protocoles des sages de Sion. Le bougre, propalestinien hyper convaincu, a fait pire dans le genre et s’en est excusé ce qui ne l’exonère en rien, de plus il a été condamné ce qui est plutôt rassurant. On est toujours le juif ou l’arabe de quelqu’un, son bouc-émissaire, son sujet de sacrifice pour faire serrer les rangs (la rédaction, comme toutes les équipes et familles se nourrit d’émotions sédimentées et de contentieux macérés) et régénérer la dynamique du groupe. Un magistrat de la fin du XVIII ème siècle avait dit en substance: « Donnez-moi cinq lignes écrites de la main de n’importe qui, je le fais embastiller ». Et le peuple est content. Pour un temps. Cette mentalité d’Ancien Régime a prospéré jusqu’à nous. Pour noyer son chien, on dit qu’il a la rage ! Beurkkk…
Philippe Val -qu’on a connu plus inspiré- a la trouille qu’on reproche à Charlie d’abriter un antisémite après avoir été justement -et heureusement !- relaxé dans l’histoire des caricatures de Mahomet. Posture de petit patron affolé par la perspective d’une dégringolade des ventes. Sa conception et sa pratique de la liberté d’expression sont à géométrie variable : lui peut en bénéficier, mais pas un autre et surtout pas Siné. Mentalité de privilégié. Subir une condamnation ou même un simple boycott commercial serait fatal au titre réputé libertaire, alors il prend les devants. Il dézingue Siné et il préserve la virginité de Charlie. L’intérêt du journal passe par celui bien compris de Val.
Où est l’antisémitisme dans les propos de Siné ? On va me taxer d’irresponsable ou d’esprit obtus, mais je ne le vois aucunement, nulle part, j’ai beau retourner l’incriminée chronique dans tous les sens*… Même si Siné a souvent franchi la ligne rouge dans le domaine, là je ne vois pas. Et je ne suis pas un de ses inconditionnels. A part la référence à cet esprit petit-bourgeois qui imprègne notre belle France depuis au moins Louis-Philippe (les historiens des mentalités en ont fait des tonnes de thèses, les écrivains du XIX ème des chefs d’oeuvre) : mariage d’intérêts, tactique personnelle, rastignacisme exacerbé, primat des apparences, vase clos des egos et des âmes…La seule chose qu’on puisse raisonnablement lui reprocher, c’est que (peut-être, je n’en sais rien, il faut vérifier) Jean Sarkozy n’aurait pas exprimé une quelconque volonté de se convertir au judaïsme avant d’épouser sa riche Dulcinée, mademoiselle Darty, héritière de la marque éponyme. Les juristes vont se régaler de toute façon et il n’est pas interdit de prévoir une cascade d’actions en justice. Dès que l’on mélange juif, expression et politique, c’est de la nitro-glycérine pour les esprits qui s’échauffent et les libertés qui explosent. Et ce n’est pas digne de notre pays.
Je milite pour l’inscription dans notre marbre constitutionnel de la liberté d’expression, la mère de toutes les libertés, à l’instar des Etats-Unis qui, une fois n’est pas coutume, nous donnent une belle leçon de tolérance. Et cela ne veut pas dire que Siné soit l’agent de Georges W. Bush, n’en déplaise aux sophistes et professionnels du syllogisme qui semblent pulluler de nos jours et aux chiens de garde qui aboient à la moindre allusion politiquement incorrecte. Je ne me fais aucune illusion sur l’issue d’une telle proposition.
* Pour que chacun se fasse sa religion… »Jean Sarkozy, digne fils de son paternel et déjà conseiller général de l’UMP, est sorti presque sous les applaudissements de son procès en correctionnelle pour délit de fuite en scooter. Le Parquet a même demandé sa relaxe ! Il faut dire que le plaignant est arabe! Ce n’est pas tout : il vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d’épouser sa fiancée, juive, et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie, ce petit ! ». A titre de comparaison on renverra à l’indépassable sketch de Pierre Desproges sur les juifs : « on me dit que des juifs se sont glissés dans la salle… ».
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MAUVAIS SIGNE
16/07/2008
La candidature d’Arnaud Montebourg, au delà de l’animosité qui l’oppose à Jean-Marc Ayrault, à la présidence du groupe socialiste de l’Assemblée nationale avait pour objectif de compter les « reconstructeurs » au sein du PS, ce conglomérat assez hétéroclite qui rassemble strauss-kahniens, fabiusiens, partisans de Martine Aubry, anti-ségolènistes et tenants d’un parti pacifié. Mais le piètre résultat du député de Saône-et-Loire, l’un des chefs de file des reconstructeurs, montre que l’alliage n’a pas encore pris. Le patron sortant, Jean-Marc Ayrault, l’a nettement emporté (120 voix contre 57), consolidant même son score et s’adjugeant nombre de voix présumées acquises à son challenger. Du côté des reconstructeurs, en quête de légitimité et de crédit auprès des militants, on accuse le coup. Doit-on y voir un mauvais augure avant le congrès de Reims en novembre prochain ?
L’OUVERTURE A LA BETANCOURT
05/07/2008
C’est la dernière rumeur à la mode. Nicolas Sarkozy ferait d’Ingrid Bétancourt une de ses ministres avant de la propulser sur les rails de sa propre succession. Un grand ministère des droits de l’Homme, de la coopération et du développement durable pour commencer. On y ajoutera ce que l’on veut pour parfaire le titre : affaires étrangères ou intégration. Puisque Sarkozy est plus intéressé par l’argent que par la conduite des affaires de la nation, puisqu’il sent l’UMP lui échapper et qu’il rêve de botter les fesses à tous ces nuls qui l’entourent, et puisqu’il tient à laisser une trace profonde de son passage dans les livres, …j’oubliais : pour couronner la dame, on lui fait décerner le Prix Nobel de la Paix. Ca, c’est déjà plus plausible.
LE VIRUS DE RENNES
04/07/2008
21 contributions socialistes pour le congrès de Reims en novembre prochain* ! Un record, paraît-il. Un noeud gordien, sûrement. Un piège, sans aucun doute. Car comment imaginer éviter la terrible logique des affrontements d’écuries (congrès de Rennes en 1990**) qui émasculerait le parti socialiste qui a besoin de tout sauf d’un virus diviseur et mortel d’ici cinq mois ? Un virus qui porte le nom de « présidentialaeus », cette fièvre qui prend les candidats à la perspective de concourir au poste suprême en 2012. Qui se rangera derrière qui ? La question en appelle d’autres et aucune réponse n’est pour l’heure définitive. Il y a, à vrai dire deux catégories de candidats à la candidature de premier secrétaire du PS. Les présidentiables (Delanoë, Royal, Aubry et les reconstructeurs) et les secrétaires de transition qui prépareraient l’avènement de leur mandant d’ici la grande bagarre. La liste est plus longue mais pas moins floue. D’ici novembre, la plupart auront rejoint un leader ou candidat déclaré à la tête d’une écurie. On y verra plus clair. Mais pas forcément mieux. Les contributions, c’est le terrain d’échauffement. Les motions, ce sera le haka, a dit je ne sais plus quel cacique du parti.
Quant au magnifique syllogisme qui essaie de faire croire que l’urgence est à un projet accepté par une majorité de militants avant de se choisir un chef, c’est un formidable rideau de fumée. Peu de choses séparent les candidats capables de l’emporter, les projets et contributions déposés ne sont que poudre au yeux pour mieux fourbir les armes de la conquête. Ou asséner messages publicitaires pour militants déboussolés par les défaites successives et que l’on tente de mettre sous hypnose comme l’expliquent les gourous de la com’. On sort des bouquins, on glose, on tergiverse, on discourt, on passe d’un plateau télé à un autre, on invoque les mânes du parti, on convoque les valeurs de la gauche (la vraie, à chaque fois),…Avec en ligne de mire le fauteuil de la Rue-de-Solférino et dans le collimateur le concurrent aussi avide que soi.
*Trois pour la région Nord-Pas de Calais : Marc Dolez, Martine Aubry et Marie-Noëlle Lienemann (associée à Paul Quilès)
** Où l’art des majorités de Pierre Mauroy, patron du PS, avait sombré dans une bouillie dont l’amertume est encore en bouche de nombre de militants et cadres du parti. Le vieil ADN judéo-catho des socialistes fait le reste : ils continuent à se flageller entre eux.
TREMPLIN DE CARRIERE
02/07/2008
Il paraît que Patrick Ouart, le conseiller élyséen à la justice qui fait se dresser les cheveux sur la tête de la Garde des Sceaux Rachida Dati, a débuté sa carrière au TGI de Lille il y a vingt-cinq ans (voir Didier « Specqounet » Specq pour détails).
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Le meilleur ami de Sarkozy
29/06/2008
Il est postier à Neuilly. Dont le maire fut longtemps l’actuel président de République. Amusant cette proximité géographique qui vire à l’alliance objective. L’autre géopolitique…Si la gauche revient au pouvoir, Olivier Besancenot et son nouveau parti anticapitaliste devront choisir entre se dissoudre dans une nouvelle gauche plurielle recomposée -peu probable- ou camper en marge du combat pour mieux alimenter le débat – ou l’inverse. Bref, ils préféreront certainement s’opposer comme l’impose la majorité de leurs militants. Gauche sociale-démocrate et réformiste -ou prétendue telle- ou droite conservatrice, l’essentiel pour eux est de cultiver leur jardin à idées et leur pépinière à slogans. Le PS le sait depuis – au moins – Arlette Laguiller. L’un des enjeux du congrès socialiste de Reims sera de savoir comment attirer en quatre ans le plus d’électeurs d’extrême-gauche (ou anti-capitalistes) dans le giron socialiste.
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QUNAD LES JUGES SE PORTENT CAUTION
12/06/2008
Eva Joly au MoDem de François Bayrou. Etonnant cette propension chez les juges à rejoindre un parti politique à un moment ou autre de leur carrière (Halphen chez Chevènement, Jean-Pierre chez de Villiers, Dati, Bruguière et Marsaud à l’UMP,…). Un avocat, on comprend. Les registres (éloquence, imagerie d’Epinal à bon marché, goût de l’éphémère et instrumentalisation de l’opinion) sont quasiment les mêmes avec ceux de la politique.
Je ne serai pas assez mauvaise langue pour affirmer que les premiers courrent après une écuelle de soupe. A moins que ce ne soit le contraire : les partis politiques ont besoin d’eux pour étoffer leur discours et épaissir leur programme, caution de luxe pour idées chiches. Quand même : après avoir fait trembler le quidam comme le puissant, se retrouver potiche sur une estrade…
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Et les droits de l’homme, alors ?
01/06/2008
Pas envie d’ajouter mon petit rot savant au concert d’inepties qui font vendre les journaux ou allumer la télé. Je veux parler de la décision du TGI de Lille sur le vrai-faux scandale du non moins vrai-faux mariage de toute façon annulé pour cause de vraie-fausse virginité. Ce sont les marchands d’hymen et autres réparateurs de vertus qui se frottent les mains. Ah si, une seule observation : un peu de sexe, un peu de religion, un peu de féminisme, un peu de politique, un peu de justice,… j’oubliais : un peu de droits de l’homme (ce n’est pas un jeu de mots), et beaucoup de politiquement correct, et la machine s’emballe. Je recommande simplement la lecture suivante pour se faire une opinion : maitre-eolas.fr/2008/05/30/969-n-y-a-t-il-que-les-vierges-qui-puissent-se-marier?cos=1
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MARILYN ET JFK
Marc Prévost
Je suis en train de lire le « Marilyn et JFK » de François Forestier. Les deux grands mythes du XX ème siècle décortiqués par le menu. Tous les hommes politiques, patrons ou prétendants au pouvoir sacrifient au mythe Kennedy, ce Christ martyrisé à Dallas qui a fait don de son âme au Dieu de la politique. Pas un phénomène de mode ou de show-biz qui n’emprunte peu ou prou à Marilyn. » Viens chérie, avec moi sur la photo…comme Kennedy » ai-je entendu un patron de banque du Pas de Calais, alors sous les feux de la rampe (c’était au début des années 80), à l’adresse de sa femme. Et l’iconographie d’un Kennedy en famille, ses enfants en bas âge tels des angelots raphaëlites, inspire encore nos gouvernants, jusqu’à notre actuel président de la République. Les apprentis publicitaires et autres cinéastes en herbe se réclament tous de la Norma Jeane Baker devenue la Marilyn. Kennedy c’est l’Homme. Marilyn, la Femme. Le livre de François Forestier brise ces deux icônes. Oh, ils survivront à son entreprise de démolition. Mais on ne sort jamais indemne d’être allé regarder derrière le miroir. Mais comment allons-nous faire maintenant ? Le plus étonnant c’est que ces deux mythes juxtaposés -peut-être est-ce le même ? – se sont rencontrés au propre comme au figuré. Comme l’incontournable différence entre les sexes.
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Florence Cassez : premier épisode
08/05/2008
Notre Sarko national a besoin de munitions médiatiques. Ils sont ainsi les grands fauves de la politique. Jamais rassasiés. Jamais repus. Jamais en repos. La libération d’Ingrid Betancourt tarde-t-elle qu’on lui trouve un nouveau destrier pour une nouvelle chevauchée au coeur de l’opinion. Avec l’affaire Florence Cassez, c’est une véritable aubaine qui se profile pour le chef de l’Etat. On a eu les infirmières bulgares et leur Superwoman, une Cécilia qui voyait dans leur calvaire une magnifique opportunité de rédemption après ses fautes de strass élyséen et de paillettes à l’américaine. Idem après la monstrueuse faute de goût de l’invite à Khadafi, qui avait sonné le début de la pente descendante pour Nicolas Sarkozy. Le chemin de croix d’Ingrid Betancourt tire son intérêt médiatique de cet inépuisable mythe des Droits de l’Homme, né faut-il le rappeler, dans notre beau pays. Quand nos présidents se prennent pour Voltaire.
Une séquence médiatique droits-de-lhommiste s’épuise-t-elle, il en faut une nouvelle. Le Moloch dévoreur de mythes et de légendes a faim. On saisit un député UMP en mal d’agrément et un pénaliste fameux et brillant qui aime briller pour « accompagner » l’événement. A l’Elysée, on « investit » dans ce qui peut, espère-t-on, se révéler un jackpot dans l’opinion, même si le dossier Cassez est moins évident et que l’analyse comparée des systèmes judiciaires mexicains et français ne renseigne guère. Au vu de ces éléments -le pouvoir mexicain a également besoin de communiquer sur sa capacité à enfermer les méchants- , peut-on augurer un feuilleton à rebondissements et à épisodes ? Qui a dit que les bonnes intentions sont toujours ambigües ? Autre question : l’Etat mexicain sera-t-il moins rétif que les FARC ?
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POUR QUI ROULE MARTINE AUBRY ?
Marc Prévost :
Le parti socialiste ressemble plus que jamais à une partie de poker. Deux groupes de joueurs : les éléphants (ceux qui ont déjà postulé à la candidature suprême) et les éléphanteaux (ceux qui voudraient postuler à la prochaine candidature suprême). Deux favoris pour la Rue de Solférino qui risquent fort de ne pas le rester : Ségolène Royal et Bertrand Delanoë. Des outsiders de choix : Martine Aubry, Vincent Peillon et Pierre Moscovici. D’autres encore. DSK en réserve. Hollande à l’affût, toujours. Un mouvement brownien agite le PS en ce moment. Les clans sont en effervescence et les camps se forment. L’agitation des écuries coïncide avec le vide des idées. La récente déclaration de principes adoptée par les instances du parti frappe par sa timidité : on a l’impression de manier une bouteille de nitro-glycérine. On commence à avoir l’habitude. De même, la méthode pour désigner le candidat devra être rénovée. La danse des éléphants à l’automne 2006 qui avait tant surpris et déçu les perdants n’est toujours pas digérée.
La maire de Lille réfléchit comment tirer son épingle d’un tel jeu. Elle cultive son avantage : à mi-chemin des deux profils, elle est à la fois éléphant et éléphanteau. Formée sous Mitterrand, elle n’est jamais entrée dans l’arène aux fauves, traversée du désert oblige. Question de timing. Mais pour qui roule-t-elle ? Pour elle, répondent ses soutiens. Pour Delanoë, répondent d’autres. Elle est l’une des instigatrices du Tout sauf Ségolène, ces reconstructeurs qui ne veulent pas revivre 2007. Avec le maire de la capitale, c’est je t’aime moi non plus. On imagine mal Martine Aubry préparer le parti socialiste pendant quatre ans et le servir tout prêt aux ambitions du Roi de Paris ou d’un (e) autre. Et d’ailleurs, ce dernier a-t-il le meilleur profil pour battre un Sarkozy qui rempilerait ? Au-delà du périph’, Delanoë n’est plus une valeur sûre. La maire de Lille patronne du PS en novembre au congrès de Toulouse oblige à une évidence : c’est elle qui sera candidate à l’Elysée*. Idem pour Royal ou Delanoë. Peut-on croire les augures qui assurent que le prochain premier secrétaire ne doit pas être le candidat de 2012 ? Un autre premier secrétaire, dit de transition ou de seconde ligne, relancerait les conjectures. De même, qui peut croire à un numéro un de transition dont la neutralité garantirait la loyauté de la désignation ? C’est ne pas connaître l’appareil socialiste, perclus d’intrigues et rongé de rivalités, pour espérer ainsi. Le choeur des vierges cache mal le marigot des crocos. Le PS est à la croisée des chemins. Une quatrième défaite consécutive à la présidentielle aurait de graves conséquences.
* Certaines voix au PS avancent que Martine Aubry n’oserait pas se lancer dans la course à l’Elysée. Syndrome familial en référence à Jacques Delors qui avait renoncé en décembre 1995, laissant le PS mortifié. A qui profite une telle assertion ? A ceux qui savent qu’Aubry peut mettre le PS en ordre de bataille : projet, programme et tout le toutim. Pour le ou la candidate officielle, elle-même se contentant de Matignon en cas de victoire de la gauche. Et c’est là que les difficultés surgissent…
ON PHOSPHORE DEJA POUR LES PROCHAINES…
Marc Prévost
On s’active dans les états-majors en prévision des prochaines élections ! 2009 les européennes. 2010 les régionales. Personne n’oublie les sénatoriales, bien sûr, d’autant que le risque de basculement n’est plus une vue de l’esprit. Et 2011 le renouvellement par moitié des conseils généraux. Pour ces derniers, une idée se fait jour. Pour tenter de rééquilibrer la carte cantonale, on pourrait procéder à un redécoupage de certains cantons jugés trop peuplés par rapport à d’autres plus ruraux. Les spécialistes observent qu’on aboutirait objectivement à une augmentation des cantons. Un tel réaménagement a toujours des conséquences politiques directes, surtout quand les majorités sont courtes. Rien de tel dans le Nord ou le Pas de Calais, où la gauche tient fermement son avantage, mais la perspective de découper un fief en deux aiguise déjà certains appétits. Des perspectives forcément maitrisées par le pouvoir en place de droite, qui cherchera à préserver ses positions, mais qui suscite néanmoins l’intérêt des deux camps au vu des petites surprises de la dernière consultation électorale départementale.
Pour les européennes et les régionales, consultations traditionnellement intermédiaires et peu dépositaires en intérêts locaux à cause du scrutin à la proportionnelle, elles seront l’occasion pour les partis de taille moyenne de s’affirmer ou de contenir le ressac des municipales. On peut ainsi prévoir que le MoDem de François Bayrou cherchera à se refaire une santé en espérant que le capital des sept millions de voix de mai 2007 ne soit pas trop entamé. Dans la région, des personnalités du MoDem -Olivier Henno, le maire de Saint André- pourraient se laisser tenter par un siège à Strasbourg. Même raisonnement pour les Verts, expérimentés dans ce type de configuration, ou pour Le Nouveau Centre dont on ne sait pas encore s’il ferait cavalier seul ou allié à l’UMP. Le FN s’efforcera de freiner la pente engagée depuis quelques années. Ce qui est sûr : ces élections sont souvent une opportunité pour tester et lancer un nouveau candidat en tête de liste autant qu’un refuge pour les grands battus des législatives ou des municipales. Autre certitude : les contraintes de la loi sur le cumul obligeront également à des arbitrages entre mandats et la séquence électorale annoncée donnera quelque corps à un jeu de chaises musicales*. Dernière remarque : un conseiller général a maintenant un suppléant (paritaire !), ce qui peut contribuer à fluidifier les transferts entre mandats.
* Le dossier se complique avec l’augmentation voire le redécoupage annoncé de certaines circonscriptions législatives.
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ENCORE UN EFFORT
25/04/2008
C’est mon avis et je le partage. Véronique Auger (France Télévision) a été la journaliste la plus « punchy » lors de ce barnum de l’interview collective de Sa Majesté hier à la télé, n’hésitant pas à reprendre le président et à commencer d’exercer, certes timidement mais l’initiative est à souligner, ce droit de suite dont les journalistes français semblent si dépourvus. Selon Y. Smague, sur son blog de la Voix du Nord, Nico ministre du Budget aurait « placardisé » super Véro il y a une quinzaine d’années. Il faut donc une vieille rancune perso pour rendre intéressant un débat et motiver le téléspectateur…
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COURS TOMMIE, LE VIEUX MONDE EST DERRIERE TOI!
22/04/2008
Vu sur LCP, un très bon documentaire sur Mai-68, et cette fameuse année qui a bousculé l’ordre du monde. Outre les habituelles figures qui ont animé l’époque, j’ai retrouvé avec beaucoup d’émotion Tommie Smith, désarmant de simplicité et de bonhomie, cet enfant du Texas qui avait osé défier, dans un monument d’audace, les conventions de son temps. Avec son compère John Carlos, troisième d’une course d’anthologie* au J.O de Mexico, ils avaient glacé d’effroi les Philistins de leur pays et tous les tenants du politiquement correct. Ce jour-là, à plus de deux mille mètres d’altitude, au coeur de la grande mégapole mexicaine où, deux semaines auparavant des centaines d’étudiants** et de manifestants pacifiques avaient été massacrés par un pouvoir de plomb, ces deux descendants d’esclaves ont relevé la tête. En la détournant du drapeau américain, hissé en l’honneur des valeurs de l’olympisme, en bafouant l’hymne de leur pays, ils commettaient le sacrilège citoyen ultime. Deux Noirs s’exprimaient. Deux hommes de couleur manifestaient leur colère. Plus qu’un pied-de-nez. Plus qu’un affront. Le mouvement pour l’égalité des droits retrouvait un nouveau souffle. Ils seront bannis dans leur propre pays. Impossible de ne pas faire le rapprochement avec la question tibétaine, au coeur de l’édition chinoise des Jeux Olympiques.
* 19″83 pour le vainqueur sur 200 mètres, une des plus belles courses de l’histoire de l’athlétisme. Record longtemps invaincu. Des Jeux athlétiques de légende : Beamon et ses 8 mètres 90, les dix secondes enfoncées sur 100 mètres, la quatrième médaille d’or d’Al Oerter au disque, l’époustouflant concours du triple saut remporté par le soviétique Saneiev, et, pour la France, la victoire inattendue de Colette Besson sur 400 mètres.
** Officiellement, environ 300. Mais certains historiens avancent des chiffres plus élevés. Sans compter la répression qui a suivi.
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Chère Nathalie,
09/04/2008
Permets-moi de t’adresser toute ma sympathie dans le dur combat qui est le tien. Etre ministre n’est pas chose aisée. Chaque parlementaire rêve de l’instant – tu y as pensé tellement fort que je l’ai entendu- où il paraîtra devant ses anciens pairs, titre de secrétaire d’Etat ou de ministre en bandoulière, nimbé du halo de la gloire. Un halo ô combien fragile tant le combat politique ressemble de plus en plus à un étripage de hyènes, ou, plus précisément, à un bal des faux-culs. Qu’ils s’instruisent, tes condisciples de l’hémicycle ! Je ne suis pas sûr qu’ils retiennent la leçon que tu leur offres malgré toi, tant chacun d’entre eux est persuadé d’être meilleur que son voisin. C’est le jeu des institutions me diras-tu. Mais des institutions n’ont jamais formalisé l’hypocrisie, la lâcheté ou l’inélégance, à ce que je sache ? Je contresigne tes propos. Je m’aperçois, qu’avec les années, rien n’a changé.
En son temps, ton collègue de l’X, Jean-Jacques Servan-Schreiber avait essuyé un tir de barrage -l’expression est idoine- car il refusait les essais nucléaires. Nous étions au début du septennat de Giscard. Toi, tu commençais à marcher, et t’apprêtais-tu déjà à résoudre comme à la parade des équations à plusieurs inconnues ? « Turlupin », « Irresponsable », …Les Chirac et Sanguinetti n’avaient pas ménagé leur vocabulaire. Attends-toi, chère Nathalie à subir le même sort. En plus, tu es une femme !
Les « jupettes », tu te souviens ? Sept mois, elles ont tenu. Monsieur Juppé les renvoya sans autre forme de procès. Officiellement, pour courbe de popularité en chute libre. Officieusement pour non-« juppécompatibilité », un syndrome de consanguinité qui touche tous les mâles en politique. Tu achevais tes brillantes études à l’école du génie rural. Pas de cours de misogynie politique là-bas. Tu ne t’en doutais pas ?
Ah, Nathalie ! Les choses de la nature t’ont toujours attirée, comme ce combat pour ou contre la recherche sur les OGM qui te vaut supplice aujourd’hui. Mais en politique, c’est la nature humaine qu’il convient d’étreindre. Sinon, le naturel reprend le dessus. Tu viens d’en vivre un douloureux épisode. Du coup, Monsieur Fillon te prive d’un beau voyage au pays du Soleil-Levant : on te touche là où ça fait mal. Au protocole, Nat’. Le pion Fillon siffle la fin de la récré. Dans le rang, ma fille !
Et Monsieur Borloo, alors ! D’aucuns le décrivent comme brouillon, nonchalant, « bordélique »…tu confirmes ? Ce monsieur capricieux se sait barré par Xavier Bertrand au gouvernement et n’a jamais goûté les appareils des partis, et puis l’Ecologie et le développement durable, il n’en voulait pas. D’ailleurs, son Grenelle sent déjà le réchauffé. Pour lui, tu es le fusible idéal. Laisse-moi deviner. Dans 24 heures, 48 heures tout au plus, tous ces gens, les Copé, qui te déteste parce que tu montes dans la hiérarchie de l’UMP, les Borloo, tous ces méchants garçons qui ont abusé de ta crédulité, toi, la fille de François Kosciusko-Morizet, ton père, le maire de Sèvres, la petite fille de ton grand-père Jacques, résistant gaulliste et ambassadeur de France, cette ascendance que tu honores en conquérant il y a deux semaines la mairie de Longjumeau (même si ça fait un peu dynastie à la Kennedy). Eh bien tous ces goujats qui vont t’accuser de manquer de nerfs, de céder à la colère, vont te forcer à la réconciliation devant les caméras et les micros. Dans bisounours, il y a ours penseras-tu peut-être en leur faisant la bise. Alors chère Nathalie…Ton frère Pierre n’a-t-il pas fait meilleur choix ? Première page des news économiques, stocks-options et croissance propre. Et sur un créneau porteur SVP ! Le nom de sa boîte ? Priceminister.com. Mince, ça sonne comme Premier Ministre !
Signé : Le Ministre Inconnu et Viré
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NE MELENCHONS PAS TOUT!
08/04/2008 à 15:47
Sacré Jean-Luc Mélenchon. Sa dernière sortie sur le régime théocratique du Dalaï Lama qui empêche les petits tibétains d’aller à l’école m’a laissé pantois. On l’aime bien le sénateur socialiste, il nous fait sourire quand on le voit à la télé. Pour un peu, il accorderait l’absolution au régime de la dictature chinoise qui oppresse le Tibet. «Le Tibet est depuis plus longtemps dans la Chine que Besançon dans la France. Secondo, les Tibétains ont refusé d’abolir le servage car il fallait des esclaves pour que d’autres bons à rien puissent prier toute la journée.» Ou encore : « Même si le Dalaï Lama est un curé très sympathique, il ne faut pas perdre de vue que le système dont il est la tête est un système théocratique dans lequel les gens paient des impôts aux monastères, où des enfants ne vont jamais à l’école. Magie des mots. Puissance des syllogismes. Il n’a pas fait de jeu de mot avec « bonzes à rien »…Je me souviens de Georges Marchais tentant de justifier l’invasion soviétique de l’Afghanistan par un tonitruant : « Le droit de cuissage existe là-bas ». Ou Lily Marcou, universitaire pro-serbe, qui justifiait l’oppression de Belgrade en Bosnie par l’imminence d’une révolution théocratique islamiste. Lui en rajoute une louche avec le risque d’un Tibet déchinoisé déjà membre de l’OTAN !
Si je comprends bien sa démonstration, la Chine postcommuniste a raison d’intervenir au Tibet pour empêcher un régime théocratique de dégénérer et d’exploiter encore plus sa population. De deux maux, on choisit le moindre : le régime chinois s’est suffisamment libéralisé depuis la disparition de Mao pour que l’on puisse ne pas s’autoriser à boycotter les J.O. « Vous avez eu Khomeini, vous en voulez d’autres ? « . Alors évidemment si on compare le Dalaï Lama avec les ayatollahs et les mollahs chiites…Laissons le régime chinois imposer à Lhassa notre vision occidentale de la laïcité, son compromis scolaire et sa loi de 1905 ! Je préfère imaginer un dialogue entre Saint Augustin, Emile Combes et le Dalaï-Lama, tiens.
D’accord avec lui : le régime tibétain est un régime théocratique qui a des points communs avec le modèle féodal et certaines de ses erreurs (statut de la femme, organisation pyramidale de la société, privilèges et inégalités,…) et le « roi des moines » n’est sûrement pas un nouveau Nelson Mandela. Pas un idéal réalisé, mais l’idéal est-il souhaitable ? Plus trivialement, J-L Mélenchon jette le bébé avec l’eau du bain. Encore d’accord : la politique internationale est un vaste Disneyland où chacun se met en règle avec sa conscience quitte à passer avec elle des arrangements honteux. Et l’on pas assez/pas entendu certaines bonnes âmes sur Gantanamo ou Abu Graib (également d’accord sur l’ambiguïté de RSF et Robert Ménard). On attend toujours une critique argumentée du régime chinois par Monsieur Mélenchon.
A force d’essayer de nous faire croire qu’il serait politiquement incorrect, l’élu de l’Essonne nous convainc qu’il est un agent zélé de l’ordre établi. Sa rhétorique est forgée : il anticipe et récupère les critiques dont il se croit la victime et les retourne prestement à ses interlocuteurs.
Bizarre, cette vieille rancoeur à l’encontre de ceux qui croient et cette tenace croyance en un Etat laïc rédempteur, centralisateur et forcément supérieur. Comme un naufrage de l’universel mal compris par ceux qui y distinguent le mirage d’un monde nouveau. Ben oui, J-L M, la foi est aussi une liberté*. Cette dernière ne doit pas devenir l’otage des bien-pensants. Ce serait de la mauvaise foi.
* C’est un vieil agnostique qui le dit. On se reportera au site de J-L Mélenchon : www.jean-luc-melenchon.fr
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LE FOOT TRISTE
: 31/03/2008
– Ce n’est vraiment pas une histoire drôle. Les stades sont devenus un « défouloir ». Faut-il le tolérer au nom de la nécessaire catharsis dans une société (purge des mauvais instincts, vidange du subconscient, mise en scène et jeu de rôles pour mieux réguler) , avec son dangereux corollaire, la banalisation, la promotion, l’incitation au passage à l’acte ? La voie médiane est vraiment très étroite.
-Calomniez, calomniez,… il en restera toujours quelque chose. La banderole déployée lors du match PSG/Lens est terrifiante par ce qu’elle rappelle comme méthodes. Ce sont celles de l’extrême-droite des années 30, des staliniens de la même époque, voire peu après. On grossit volontairement le trait, on rivalise dans l’outrage, on manipule au bull-dozer les mots et les symboles, les faits et les archétypes. Si on fait croire le dixième de ce que l’on a exprimé, on gagne. On sait que les media démultiplieront l’événement. On sait que les bonnes âmes porteront l’écho de l’indignation dans les prétoires.
-Depuis plusieurs années, le foot est sur la mauvaise pente : racisme, hooliganisme,… Il a fallu une finale pour confirmer ce que l’on n’osait pas regarder en face et -peut-être- poser les termes du débat. Et les insultes apparues au Stade de France ne sont pas les pires que l’on puisse entendre ou lire dans une enceinte de foot. Alors ?
-Je ne comprends pas bien l’idée de Guy Delcourt, le député-maire de Lens, qui veut faire citer Nicolas Sarkozy, la Garde des Sceaux Rachida Dati et le secrétaire d’Etat aux sports, Bernard Laporte comme témoins de cette triste affaire dans laquelle il a -justement – déposé plaintes. Pour incitation à la haine raciale… : les juristes vont se régaler. Les témoignages de ces personnes ont-elle théoriquement plus de poids ou de crédit que ceux de dizaines de milliers de spectateurs du Stade De France ? Ces trois personnes vont être certainement amenées à prendre des mesures et/ou à participer à l’élaboration de mesures (lois) après un tel événement. Faut-il alors mélanger les genres sous prétexte de les « mettre face à leurs responsabilités » ? Dès lors que plusieurs dizaines de milliers de citoyens comme les autres peuvent parfaitement déposer devant la justice, pourquoi privilégier des ministres ou un président de la République, en l’occurrence des citoyens comme les autres ?
A mon avis, on a pas fini d’entendre le choeur des orfraies. Pour elles, il s’agit aussi de se faire remarquer.
7 commentaires
Le piège de Solférino
19/03/2008
Le prochain congrès du parti socialiste, c’est en octobre. Dans l’effervescence de sa victoire consommée à Lille et de celle annoncée à LMCU, Martine Aubry devrait se méfier. Elle brûle de jouer les premiers rôles au PS. Dans l’hypothèse où elle l’emporterait (voir La Tentation de la dame en rose) pour succéder à François Hollande, ses adversaires ne manqueraient de dénoncer le cumul des mandats ou celui des responsabilités. Oh, on a le droit de faire de la politique, de militer et de s’engager. Certes. Mais patron d’un parti comme le PS, qui plus est en état de mort clinique sur le plan des idées et des stratégies, c’est presque un job à temps plein. Dans ce domaine, le TGV c’est le diable ! Peut-on raisonnablement être maire de Lille, présider l’une des plus importantes communautés urbaines de France et remettre le PS sur le droit chemin ? Pour ses ennemis locaux, l’argumentaire est tout trouvé. Pour ses faux amis socialistes, c’est presque une aubaine.
Alain Juppé, qui n’est pas un dilettante, le sait bien : tout frais maire de Bordeaux en 1995, Matignon, le RPR. Le meilleur d’entre nous comme disait Chirac fut vraiment à la peine. Hollande n’a eu « qu’une mairie » de taille moyenne – Tulle – à administrer en plus du parti socialiste, son mandat de député se confondant avec celui Rue de Solférino*. Comme en son temps, MAM à la tête du RPR. Séguin n’était que député de base quand il devint patron de ce même RPR (avec un succès relatif). L’autre prétendante socialiste, Ségolène Royal, n’a qu’un seul mandat de présidente de région. Or, LMCU et son 1,5 milliard d’euros de budget, ses 85 communes, ses maires capricieux, son Très Grand Stade qui ressemble de plus en plus à une bouteille de nitro-glycérine, ses dossiers cachés, une succession difficile en termes de gouvernance…C’est aussi un job à temps plein. P style= »margin: 0px; »>
* Il pourrait « échanger » cette année son poste de premier fédéral contre celui de président du conseil général de Corrèze. Mais devra résoudre un problème de cumul de mandats.
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LE GRAND BORLOO
Par Marc Prévost :: 19/03/2008 à 17:01 :: Le monde selon moi
L’un des grands gagnants du remaniement qui vient d’avoir lieu, c’est Jean-Louis Borloo, l’ex-maire de Valenciennes. Il hérite de deux nouveaux secrétaires d’Etat*, Hubert Falco à l’Aménagement du territoire et Christian Blanc à la région capitale (voir billet précédent), en plus du secteur de l’énergie dont on se demande pourquoi il n’a pas été rattaché plus tôt à son grand ministère de l’Ecologie et du développement durable. Un super-ministère qui confirmerait son statut de vice-Premier ministre s’il n’y avait un certain Xavier Bertrand pour le lui contester. Lui se voit adjoindre le secrétariat d’Etat à la Famille (Nadine Morano). Après Pierre Mauroy, Premier ministre, il est avec Michel Delebarre, sept fois ministre et Martine Aubry, qui gérait un véritable empire administratif, parmi les personnalités du Nord (il vient d’être réelu sur la liste de Dominique Riquet à Valenciennes, un radical comme lui) les plus capées**. On se serait amusés Aubry vs Borloo à Lille !
Même si la logique voulait que la réforme de l’Ile-de-France soit confiée au ministère de l’Intérieur ou à un grand portefeuille des collectivités locales, et l’aménagement du territoire à l’Economie ou encore à l’Intérieur. Des arbitrages qui procèdent d’une volonté de ne pas privilégier Michèle Alliot-Marie et Christine Lagarde, globalement bien notées au Château mais jugées à faible plus-value politique, et de continuer à jouer le « joker » Borloo. Avant que celui-ci ne se découvre de nouvelles marottes électorales, comme les prochaines européennes où l’envie d’y mener une liste de centre-droit le titille.
* En plus des Transports (Dominique Bussereau) et de l’Ecologie (Nathalie Kosciusko-Morizet).
**Je ne retiens pas Jack Lang dans cette liste. L’ancien ministre de la Culture et de l’Education nationale était parfaitement capable de s’implanter ailleurs que dans le Pas-de-Calais.
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